Acteur principal dans le secteur de l’eau au Maroc, l’Association marocaine de l’eau potable et de l’assainissement (AMEPA) vise le développement de ce secteur stratégique et l’encouragement des entreprises nationales œuvrant dans ce domaine.
L’AMEPA a organisé mercredi 19 octobre un séminaire sur «la gestion des déficits hydriques en relation avec les changements climatiques», en présence de Abderrahim El Hafidi, DG de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable et président de l’AMEPA, et d’environ 100 acteurs et intervenants dans le secteur de l’eau.
Dans son allocution d’ouverture, le DG de l'ONEE a rappelé que les travaux de ce séminaire interviennent dans un contexte particulier, quelques jours seulement après le discours historique du Roi Mohammed VI, adressé aux 2 chambres du Parlement, à l’occasion de l’ouverture de la 1ére session de la 2ème année législative au cours duquel le Roi a mis l’accent sur la problématique de l’eau au Maroc, dans un contexte caractérisé par un stress hydrique structurel.
Le président de l’AMEPA a souligné que la situation hydrique du Royaume est fortement impactée par les changements climatiques, et que les défis engendrés par cette situation interpellent tous les intervenants pour une meilleure gestion des ressources hydriques.
Dans ce cadre, El Hafidi a signalé que la gestion du déficit hydrique passe par une meilleure gestion des ressources en eau souterraines et superficielles, la promotion des technologies innovantes dans le domaine de l’eau et particulièrement le dessalement d’eau de mer, le développement soutenu de la réutilisation des eaux usées épurées et la réalisation des interconnexions entre les bassins hydrauliques, pour éviter les pertes d’eau en mer en plus de l’amélioration de l’efficacité hydrique.
«Aujourd’hui, nous sommes conscients de la problématique, le Maroc a anticipé dans le cadre du Programme national de l’eau potable et de l’irrigation qui a donné une importance majeure à la composante technologies nouvelles à travers notamment le dessalement de l’eau de mer. Le coût de la production des m3 dessalés était trop élevé et le Maroc a été l’un de ces pays qui ont pu réduire ledit coût à travers notamment la composante énergétique en couplant les productions et les centrales de dessalement à des parcs éoliens», a-t-il affirmé.
Et de poursuivre : «Notre coût de production est considéré au niveau mondial parmi les coûts les plus compétitifs, ce qui nous a donc permis de réduire le coût du m3. L’objectif aujourd’hui serait de développer un programme ambitieux et qui est déjà mis en place puisque nous avons réalisé beaucoup de centrales. Rien que les trois dernières années, nous avons mis en service et achevé la construction de quatre centrales dans 4 stations de dessalement : Al Hoceima, Agadir, Tarfaya et Laâyoune, et douze projets sont également en cours de développement».
Il est à rappeler que les opérateurs de l’eau réalisent des investissements considérables dans les domaines de la mobilisation de l’eau, de l’eau potable et l’assainissement liquide pour doter le pays des infrastructures nécessaires en vue de garantir l’accès aux services de l’eau potable et à l’assainissement liquide. Le Programme national d’alimentation en eau potable et d’irrigation 2020-2027, dont la convention a été signée devant le Roi Mohammed VI et qui prévoit un investissement de 115 milliards de dirhams, est un exemple parlant des efforts des différents intervenants dans le secteur.
Pour sa part, Moncef Ziyani, premier vice-président de l’AMEPA, a déclaré que «l’AMEPA réunit tous les opérateurs du secteur de l’eau que ce soit les opérateurs publics ou privés. C'est un cadre de concertation très intéressant pour pouvoir échanger entre nous et formuler ainsi des recommandations aux pouvoirs publics en particulier dans le domaine de l’eau. Cette manifestation que nous organisons aujourd’hui vient à point nommé suite au discours de SM le Roi Mohammed VI devant le Parlement et qui a beaucoup insisté sur la nouvelle façon de gérer la ressource “eau” au Maroc de manière durable et en générant le maximum d’économie compte tenu du stress hydrique que connaît le pays depuis déjà plusieurs années. Il a été également souligné dans le discours royal d’introduire le maximum de nouvelles technologies aptes à assurer le maximum d’économie d’eau au Maroc pour nous et pour les générations futures».
A l’issue des travaux de ce séminaire, plusieurs recommandations ont été émises et concernent essentiellement :
· Activer la finalisation et la validation du Plan national de l’eau;
· Accélérer la mise en œuvre du Programme national d’alimentation en eau potable et d’irrigation 2022-2027;
· Développer davantage la réutilisation des eaux usées traitées;
· Préserver les ressources souterraines en mettant fin au pompage illégal et le creusement anarchique des puits;
· Accélérer la cadence de réalisation des projets des infrastructures pour la mobilisation des ressources et de production d’eau potable;
· Optimiser le coût des projets de mobilisation et de production de l’eau;
· Tenir compte de la dimension des ressources en eau dans l’aménagement du territoire.
Ce séminaire a été également marqué par la signature de conventions de partenariat entre l’AMEPA et quatre grandes écoles marocaines, pour l’accompagnement et la mise en relation des entreprises membres de l’AMEPA et les étudiants de ces écoles.
M. B.