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Immobilier de bureau: Un marché de plus en plus orienté vers la location

Immobilier de bureau: Un marché de plus en plus orienté vers la location

La demande en bureaux à l'achat est en baisse de plus de 28%.

A la recherche de flexibilité et face au manque de visibilité, les entreprises optent pour la location.

 

Par B. Chaou

 

La forte dégradation de la situation économique a poussé une bonne partie des entreprises à avorter leurs projets d’achats de nouveaux locaux. Ce qui n’est bien évidemment pas sans impact sur le secteur de l’immobilier de manière générale, et plus particulièrement sur l’immobilier de bureau.

Kevin Gormand, CEO et fondateur de Mubawab.ma, est d’ailleurs formel : «En ce qui concerne l’immobilier de bureaux, les chiffres confirment le constat. La demande de bureaux à l’achat est en baisse de 28% depuis la fin du confinement. Ce qui démontre, d’une certaine manière, l’impact de cette crise sur la capacité de financement des entreprises». Cette forte baisse de la demande s’expliquerait en partie par la réorganisation des entreprises, à la recherche de plus de flexibilité, ou suite à la réduction des effectifs ou à l’adoption pour une période indéfinie du télétravail.

Ces facteurs pousseraient les patrons à ne plus avoir besoin d’utiliser des locaux plus spacieux qui pèseraient sur leurs charges. Forte demande pour la location Par ailleurs, une autre tendance a été observée sur l’immobilier de bureaux durant cette crise : il s’agit de la hausse de la demande en location.

Des entreprises, notamment les multinationales ainsi que les petites et moyennes structures seraient, face à l’incertitude économique persistante et le manque de visibilité sur la reprise, davantage motivées par la location de bureaux que par l’achat.

«Nous observons durant la même période une ruée vers les bureaux à la location, dont la demande double quasiment. Elle a été multipliée par 2,19 plus exactement, ce qui prouve que malgré la conjoncture et les réticences d’engagement dans un achat, le besoin des entreprises à trouver de nouveaux locaux est toujours d’actualité», fait remarquer Kevin Gormand.

Et d’ajouter qu’«en conclusion, nous pouvons dire aujourd’hui que le marché de l’immobilier de bureaux est orienté vers la location». Il semble, selon le constat des professionnels, que pour la période postCovid-19, la location de bureau reste la plus privilégiée.

Une tendance qui pourrait perdurer si la situation économique et sanitaire peine à s’améliorer, et si de plus en plus d’entreprises optent pour une réorganisation de leurs modes de travail en favorisant le distanciel. «Il est certain que l’avenir du marché de l’immobilier de bureaux sera dans la location», conclut Kevin Gormand.

 

«La demande pour la location a doublé»

Deux questions à Kevin Gormand, CEO de Mubawab.ma

 

Finances News Hebdo : Autour de combien oscillent les prix de vente et de location actuellement ?

Kevin Gormand : Pour les prix des bureaux à la vente, ils varient de 2.000 DH le m² jusqu’à 30.000 DH, selon la ville, le quartier et la superficie, pour une moyenne nationale d’environ 14.000 DH par m² (moyenne des prix des annonces de vente postées sur notre portail). En ce qui concerne les bureaux à la location, les prix de l’offre sur Mubawab débutent à 1.500 DH par mois et peuvent aller jusqu’à plus de 120.000 DH par mois pour les plateaux bureaux les plus spacieux et bénéficiant d’un emplacement stratégique. La moyenne des prix est de 15.000 DH par mois toutes catégories de biens professionnels confondues (moyenne des prix des annonces de location postées sur le portail).

 

F.N.H. : Quelles sont les villes où l’immobilier de bureaux continue à avoir du succès ? Par quoi cela s’explique-t-il ?

K. G. : Pour les bureaux à la location, les villes en tête du classement sont Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger, Agadir et Mohammedia. En revanche, cela se passe moins bien à Tétouan, Meknès, Fès ou encore Bouskoura. Pour les bureaux à la vente, nous retrouvons toujours Casablanca, Marrakech et Rabat en tête de liste; et Berrechid, El Jadida et Salé sont les villes les moins performantes en termes d’immobilier d’entreprise. Cela s’explique principalement par la subsistance d’un certain équilibre économique dans les grandes villes, qui pourrait attirer de nouvelles entités à s’y installer, contrairement aux petites villes où la fragilité économique s’accentue avec la crise. 

 

 

 

 

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