Le volume actuel de la réserve d'eau au Maroc reste inférieur à 4 milliards de m3, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka.
Les barrages affichent un taux de remplissage de 24%, à ce jour, contre 34% enregistré l'an dernier, a souligné Baraka, qui répondait à une question centrale à la Chambre des conseillers, notant que les récentes précipitations, bien qu'elles soient plus importantes que celles de l'année écoulée, demeurent inférieures de 60% à la moyenne.
Le ministre marocain a, en outre, expliqué, qu'à cause de l'exploitation excessive de la nappe phréatique, celle-ci connaît une baisse de trois mètres, dépassant, parfois même, les 6 mètres, comme c'est le cas à Zagora et à la Haute Moulouya.
Tout en évoquant "un véritable problème d'eau qu'on doit affronter", Baraka a indiqué que la région méditerranéenne connaîtra à l'horizon 2050, selon les données disponibles, une baisse comprise entre 20 à 30%, soulignant que le changement climatique est une réalité dont souffrent plusieurs pays, y compris le Maroc.
Néanmoins, il a fait savoir que le Royaume dispose d'une importante infrastructure en matière de barrages garantissant l'approvisionnement en eau pendant trois années consécutives, ainsi que des stations de traitement d'eau potable, sans négliger les réalisations relatives aux aspects législatifs et institutionnels.
Dans ce même contexte, le ministre a mis en avant l'importance de la feuille de route tracée par le Roi Mohammed VI dans le discours d'ouverture de l'actuelle session parlementaire, reposant notamment sur l'accélération de la mise en œuvre des projets inscrits dans le Programme national pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation (PNAEPI) 2020-2027, l’achèvement de la construction des barrages programmés, la mise en place d’interconnexions hydrauliques et la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer, le lancement d'initiatives et des projets plus ambitieux, par le recours aux innovations et aux technologies nouvelles dans le domaine de l’économie de l’eau et de la réutilisation des eaux usées et la mise à jour des stratégies sectorielles en fonction de la pression exercée sur les ressources en eau, ainsi que sur leur évolution future.
Par ailleurs, Baraka a relevé l'importance de la relation entre le Plan national de l'eau (PNE) et les schémas directeurs d'aménagements intégrés des ressources en eau pour les régions sur la base d'une implication dans la politique territoriale de l'eau et dans le PNE.
Il a, dans ce sens, mis l'accent sur la nécessité de placer la problématique de l'eau au cœur des programmes et plans de développement des régions et dans leur vision d'avenir considérant que ceci est à même de contribuer à répondre aux besoins en eau des citoyens et des secteurs agricole, industriel et touristique.