Avec le manque de pluie observé cette année et la succession d’épisodes de forte chaleur, la future récolte d’olives est grandement menacée.
Tout au long de l’année en cours, le Maroc a connu des conditions météorologiques extrêmes. Faibles précipitations, plusieurs records de chaleur, recrudescence de feux de forêt … Une multitude de péripéties climatiques qui témoigne de la sécheresse exceptionnelle qui frappe le pays.
Pilier de l’économie nationale, l’agriculture est mise à mal par la sécheresse. Dans les champs, la plupart des cultures souffre d’un manque criard d’eau, et celle de l’olivier n’est pas épargnée. Principale espèce fruitière cultivée au Maroc, l’olivier a besoin d’environ 3.000 m3 d’eau par hectare et par an. Alors qu’il s’agit d’une plante adaptée aux climats chauds et secs, celle-ci a néanmoins besoin d’un minimum de pluie pendant l’hiver et le printemps, ce qui lui a fait défaut cette année.
«L’olivier est un arbre très résistant aux aléas climatiques. Il supporte les fortes chaleurs et le manque d’eau, mais cette année a été marquée par plusieurs phénomènes inédits. Nous avons assisté à une sécheresse exceptionnelle pendant la période cruciale du cycle végétal de l’olivier, ce dernier a un besoin très important en eau pendant l’hiver. Ajoutons à cela la chaleur très élevée, accentuée par des rafales de vent, l’arrêt de l’irrigation dans les périmètres irrigués (manque d’eau dans les barrages), ainsi que les prix très élevés des intrants face auxquels les agriculteurs n’ont pratiquement pas utilisé d’engrais azotés», explique Rachid Benali, président de l'Interprofession marocaine de l'olive (Interprolive).
L’olivier doit donc affronter le manque d’eau. Une situation qui devrait certainement avoir des effets sur les récoltes de cet automne. «En dehors de la région de l’Oriental, toutes les régions oléicoles du Maroc vont subir une baisse très importante de production. D’ailleurs, ce phénomène sera généralisé à l’ensemble des pays producteurs d’olive de la région méditerranéenne», précise Benali, également vice-président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader).
Afin de faire face à cette problématique, Rachid Benali rappelle l’importance de revoir les pratiques de gestion de l’eau. «Avec le changement climatique que nous subissons, nos efforts doivent être orientés à l’utilisation raisonnable de nos ressources hydriques à travers le transfert d’eau du barrage Al Wahda vers les autres régions, la limitation des cultures gourmandes en eau, l’interdiction de l'irrigation gravitaire, la réalisation de plusieurs petits barrages, ainsi que le reboisement des forêts», conclut le président d'Interprolive.
Meryem Ait Ouaanna