Le ministère de l’Industrie et du Commerce vient de publier les résultats préliminaires de l’enquête antidumping sur les importations de résine de PVC en provenance d’Égypte.
L’enquête, ouverte le 27 novembre 2024, révèle l’existence d’un dumping avéré, ayant entraîné un dommage important pour la branche de production nationale (BPN).
Le produit visé par l’enquête est une résine de PVC obtenue par polymérisation en suspension du monomère de vinyle (MVC), inscrite sous la position douanière 39.04.10.90.00.
Deux producteurs égyptiens sont concernés : Egyptian Petrochemicals Company (EPC), qui a coopéré pleinement à l’enquête, et TCI Sanmar Chemicals S.A.E, qui n’a pas fourni les informations attendues par les autorités marocaines.
Sur la base des réponses transmises, la marge de dumping provisoire pour EPC a été calculée à 18,29%. En revanche, TCI, en raison de son absence de coopération, s’est vu attribuer une marge fondée sur les «faits disponibles», soit 27,56%.
Mais ces taux, qui paraissent déjà élevés, ont été par la suite réévalués à la hausse dans le cadre des mesures provisoires envisagées : 74,87% pour EPC et 92,19% pour les autres producteurs-exportateurs égyptiens.
L’enquête du ministère révèle une augmentation significative des importations de PVC égyptien, tant en valeur absolue qu’en comparaison avec la production et la consommation nationales.
Cette montée en puissance des produits importés s’est accompagnée d’une sous-cotation persistante des prix, qui a empêché les producteurs marocains d’augmenter leurs propres tarifs.
Les conséquences ont été directes pour la BPN : baisse de la production, recul des ventes, dégradation du taux d’utilisation des capacités et effritement de la rentabilité. Plusieurs indicateurs économiques ont viré au rouge, traduisant une vulnérabilité grandissante du secteur face à ces importations agressives.
Un lien de causalité clairement établi
Le ministère ne laisse aucun doute sur la relation entre les pratiques de dumping constatées et les difficultés rencontrées par les industriels marocains.
Après une analyse rigoureuse des données disponibles, il conclut à un lien de causalité direct entre la hausse des importations à bas prix et le préjudice économique subi par la production nationale.
Les autres facteurs pouvant expliquer cette dégradation tels que des difficultés internes ou une baisse de la demande ont été examinés et écartés comme causes principales du dommage. Le dumping est donc identifié comme le facteur déterminant.
Soutenu par l’avis favorable de la Commission de surveillance des importations, le ministère envisage désormais l’imposition de mesures antidumping provisoires. Ces mesures sont alignées sur les marges de dumping constatées, soit 74,87% pour EPC et 92,19% pour les autres producteurs-exportateurs égyptiens.
Les parties intéressées par cette affaire ont désormais jusqu’au 22 mai 2025 à 16h (GMT+1) pour transmettre leurs observations écrites, commentaires ou compléments d’information. Elles peuvent consulter la version non confidentielle du rapport préliminaire. Le ministère rappelle que ces contributions doivent être accompagnées des coordonnées complètes des entités concernées.
Ce processus de consultation marque la dernière ligne droite de la phase préliminaire. Les conclusions finales, attendues dans les prochains mois, permettront de confirmer ou non l’institution de mesures définitives contre les importations égyptiennes de PVC.