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Ramadan/Consommation : Le syndrome des poches trouées

Ramadan/Consommation : Le syndrome des poches trouées

C'est une vérité incontestable : Ramadan est la période de l'année où les gens sont prêts à dépenser sans compter. Souvent associé au partage et à la prière, ce mois sacré est également synonyme de consommation excessive et d'achats compulsifs. 


Au cours de ces derniers mois, le Royaume a connu une flambée des prix sans précédent, ce qui a eu pour conséquence une inflation qui a affecté le pouvoir d'achat des ménages marocains. En revanche, le contexte inflationniste actuel n'a pas empêché les Marocains de multiplier leurs achats pour bien garnir la table du ftour. La preuve la plus tangible : les files d'attente devant les points de vente des denrées alimentaires plusieurs jours déjà avant le début du mois de Ramadan. 


En effet, pendant le Ramadan, les ménages marocains adoptent de nouvelles habitudes de consommation. Selon le Haut-commissariat au plan, le temps consacré aux courses ménagères  s’allonge de 47 minutes pendant ce mois sacré, par rapport aux périodes normales. 


D'après les résultats de la dernière enquête sur les dépenses de consommation des ménages, réalisée par le HCP, la dépense de consommation par ménage s'apprécie, en moyenne, de 16,3% pendant le Ramadan. Dans le détail, près de 82% de cette hausse est attribuable aux dépenses alimentaires. 


Une tendance également confirmée par des chiffres dévoilés en 2019 par le ministre de l'Agriculture, qui indiquent que la consommation alimentaire augmente de 40% à 50% pendant le mois de Ramadan par rapport aux autres mois de l’année, notant que  les produits les plus consommés pendant cette période sont les fruits secs, les noix, les dattes, le lait, le pain et les pâtisseries. 


En plus d'entraîner du gaspillage alimentaire et d'avoir un impact sur l'environnement et sur la santé des consommateurs, la surconsommation peut également avoir un impact significatif sur le niveau des prix pratiqués sur le marché. Car comme l'indique la loi de l'offre et la demande, la demande accrue pour un bien ou un service donne lieu à une hausse de son prix. Ainsi, il est nécessaire de faire preuve de modération et de consommer de manière responsable pour limiter la hausse des prix et par conséquent préserver le pouvoir d'achat des plus démunis.


Selon un spécialiste qui suit de près ce phénomène de surconsommation pendant le mois sacré de Ramadan, «la moyenne de consommation par famille est de 500 dirhams, pour chaque marocain et le gaspillage est estimé à plus de 90 dirhams».


Et de poursuivre : «Le volet marketing et publicitaire y est aussi pour quelque chose puisque, dans la plupart des cas, cela incite les consommateurs à acheter des choses dont ils n’ont pas forcément besoin».  


Par ailleurs, d’un point de vue sociologique, cet état de fait est expliqué par une représentation faussée du jeûne conduisant ainsi à une peur insensée de la faim qui se manifeste à son tour à travers des achats dits compulsifs. Les réceptions durant ce mois sont également à l’origine de la surconsommation, traditions et normes culturelles obligent.

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