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L’Algérie des bons copains

L’Algérie des bons copains

S’il est quelqu’un qui dérange foncièrement le pouvoir algérien, particulièrement le locataire du Palais d’El Mouradia, c’est bien Omar Hilale (photo). L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU est le cauchemar des diplomates algériens qui «squattent» les bureaux de l’Organisation.

Il met à nu, régulièrement, leur ignorance, voire leurs myopie et/ou carences intellectuelles à propos du dossier du Sahara marocain. Sa rhétorique est tranchante. Il ne leur concède rien et les reprend toujours sèchement lorsqu’ils se permettent des errements et des généralités douteux sur l’intégrité territoriale du Royaume.

Ce fut le cas encore une fois, vendredi dernier, lors de la séance de clôture de la réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés, tenue à Bakou, en Azerbaïdjan. Une séance marquée par une passe d’armes acerbe entre Omar Hilale et son homologue algérien, Amar Bendjama, en présence du ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, Ahmed Attaf, qui suivait les échanges dans une salle voisine.

Nous ne reviendrons pas sur les détails de l’intervention de Hilale qui a donné à la partie algérienne un brillant cours sur l’histoire du Sahara marocain, tout en la mettant en face de ses nombreuses contradictions. Nous vous livrons juste la fin de son discours, où il apostrophe l’ambassadeur algérien : «pour tous les Marocains, la question du Sahara marocain est une cause. Pour vous, c’est un agenda d’adversité, d’hostilité, de déstabilisation non seulement du Maroc, mais de tout le Maghreb (…) Il est temps que l’Algérie se rende à l’évidence du fiasco de son projet polisarien, qui est un échec politique, humanitaire et socioéconomique, avec les conséquences de son coût financier pour son propre pays, et géopolitique avec la prise en otage de la construction du Grand Maghreb arabe depuis trois décennies».

Calcul mesquin

Cette conclusion résume assez pertinemment le machiavélisme du régime algérien, qui utilise le dossier du Sahara marocain au gré d’une arithmétique politicienne odieuse bien rôdée. 

Décrié et vivement contesté en interne, il tente souvent de distraire et/ou de détourner l’attention de l’opinion publique algérienne en pointant un doigt accusateur sur le Maroc. Un Maroc tantôt accusé d’inonder les rues algériennes de drogue, tantôt de provoquer des incendies dans le pays, notamment en Kabylie, tantôt de vouloir ruiner l’économie algérienne en l’inondant de faux billets. Bref, le Maroc serait la source des profonds problèmes économiques et sociaux dans lesquels est englué ce pays depuis des années. 

Cette propagande est reprise en boucle par les médias d’Etat, qui jouent le jeu pervers de ce pouvoir autocratique plus enclin à perpétuer un système de corruption et de rente qui les enrichit, qu’à être au service de la collectivité. Et tous ceux qui s’opposent au pouvoir militaire ont le même traitement : intimidations, censures et arrestations arbitraires. Les journalistes qui ne s’alignent pas sur les thèses fallacieuses du pouvoir sont bâillonnés, voire embastillés, alors qu’en parallèle se multiplient les dissolutions d’organisations de la société civile et les poursuites contre les défenseurs des droits de l’Homme.

C’est ce visage-là qu’offre l’Algérie depuis que le président Abdelmadjid Tebboune est arrivé aux affaires : de bons copains qui accumulent les privilèges indus et se partagent les richesses du pays, et qui ont institué un réseau mafieux et corruptif qui va d’Alger aux camps de Tindouf, où prospère le polisario.

Tout cela explique pourquoi le pouvoir algérien entretient cyniquement le conflit artificiel autour du Sahara marocain et refuse la main tendue plusieurs fois par le Maroc. Car la résolution de ce différend signifierait l’écroulement de tout un système et la fin des passe-droits. 

Au bout du compte, par la faute de l’avidité et de la convoitise de quelques généraux, c’est toute une région qui paie : la non-réalisation de l'Union du Maghreb arabe coûte aux pays de la région entre 3 et 9 milliards de dollars par an.

 


F. Ouriaghli

 

 

 

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