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Gaza, un an après : De l’indignation à l’indifférence

Gaza, un an après : De l’indignation à l’indifférence

Il y a des anniversaires que l’on célèbre, et d’autres qu’on redoute. Le 7 octobre 2024, la guerre entre Israël et le Hamas va boucler sa première année. Cette date marque le début d’un conflit où le massacre de civils palestiniens, hommes, femmes et enfants, s’est inscrit dans la normalité, dans l’indifférence générale.

 

Par D. William

Le 7 octobre 2023, à l’aube, des centaines de combattants du Hamas traversent la frontière israélienne et transforment ce qui aurait dû être une journée ordinaire en un cauchemar. Des personnes sont tuées dans des localités israéliennes proches de la bande de Gaza et un festival de musique se termine de façon macabre.

Plus de 1.200 Israéliens, pour la plupart des civils, sont tués. A partir de là, la machine de guerre est lancée, et rien ne l’arrêtera. Israël riposte sans tarder, imposant un blocus total à Gaza et menant des frappes aériennes massives sur le territoire palestinien. Le monde regarde, impuissant, les images de destruction. La bande de Gaza, déjà exsangue, devient un champ de ruines où le quotidien est rythmé par les sirènes et les explosions. En face, Israël se prépare à une longue et douloureuse guerre terrestre, qu’elle entame le 27 octobre. Le carnage, ou plutôt le génocide, commence. Un an plus tard, les chiffres donnent le vertige. Plus de 41.000 Palestiniens tués, en majorité des civils, dont plus de 11.000 mineurs.

Côté israélien, près de 100 otages sont toujours retenus par le Hamas, et 33 d’entre eux ont été déclarés morts. Et dans ce chaos, la vie continue tant bien que mal, pour ceux qui n’ont pas encore succombé. Le monde, lui, oscille entre indifférence et indignation. Des trêves sporadiques permettent de relâcher la pression, mais elles sont vite balayées par la reprise des hostilités. Le 24 novembre 2023, une trêve d’une semaine est conclue. Les armes se taisent temporairement et 80 otages israéliens sont libérés en échange de 240 prisonniers palestiniens.

Mais cet accord, qui aurait pu être une lueur d’espoir, se dissipe aussi vite qu’il est apparu. Le conflit reprend de plus belle, plus brutal encore. Ce qui rend cette guerre si désespérante, c’est sa prévisibilité. Israël frappe lourdement, le Hamas riposte faiblement et, au milieu, d’innocentes victimes déplacées de leurs maisons ou enterrés sous les décombres. Les bilans humains s’alourdissent, mais la logique de la guerre reste la même : rendre coup pour coup. A côté de tout cela, il y a les impondérables, ces acteurs extérieurs qui viennent compliquer une situation déjà désespérée.

En avril 2024, l’Iran, fidèle soutien du Hamas, entre en scène avec une attaque de drones et de missiles sur Israël, en réponse à une frappe israélienne à Damas. A ce stade, le conflit s’internationalise davantage. En juillet, Israël bombarde des cibles au Yémen, en représailles à une attaque de drones, tandis qu’en Cisjordanie, Tsahal mène une vaste opération militaire fin août. En septembre, Israël ouvre un nouveau front. Les échanges de tirs sporadiques avec le Hezbollah à la frontière libanaise laissent place à des bombardements massifs, menaçant d’embraser toute la région. Conséquence  : des milliers de personnes fuient le sud du Liban et les frappes israéliennes qui ont déjà fait plus de 600 morts.

Crise humanitaire sans précédent à Gaza

En un an, la bande de Gaza est devenue le théâtre d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Ce petit territoire densément peuplé, déjà vulnérable avant la guerre, a sombré dans une misère noire. Depuis le début des bombardements israéliens en octobre 2023, Gaza est soumise à un siège complet, coupée du monde. Ses habitants se trouvent piégés dans une prison à ciel ouvert. Sans issue. Sans espoir. L’électricité est devenue un luxe rare. L’eau potable également. La nourriture, elle, est presque inexistante, d’autant que les convois humanitaires sont bien loin de combler les besoins.

En mars 2024, les Nations unies et plusieurs ONG ont commencé des largages aériens d’aide, une méthode désespérée pour pallier l’impossibilité d’acheminer des vivres par voie terrestre. Les rares convois d’aide qui parviennent à entrer à Gaza sont accueillis par des foules désespérées, avec des scènes de chaos qui éclatent régulièrement lors des distributions alimentaires. Des milliers de familles se nourrissent ainsi d’un repas par jour, quand elles en ont la chance. Pour les plus pauvres, la situation est encore plus tragique : les enfants, amaigris, souffrent de malnutrition sévère. Ils sont les premières victimes de ce conflit. Le système de santé s’est, quant à lui, complètement effondré. Les structures médicales sont débordées, incapables de soigner l’afflux massif de blessés. Des milliers de personnes meurent de blessures qui auraient pu être soignées, si seulement les médecins avaient les moyens de les aider. Alors, au bout d’un an de guerre, que reste-t-il de Gaza ?

Des morts, des ruines, des vies brisées, un peuple qui continue de se tenir debout malgré la tragédie, et la certitude que ce conflit est loin d’être terminé. Pendant ce temps, le monde, lui, observe avec une déconcertante indifférence. Les conférences internationales se succèdent, les condamnations fusent, mais sur le terrain, rien ne change. La guerre continue, la crise humanitaire s’aggrave et chaque jour qui passe enfonce Gaza et ses enfants un peu plus dans les ténèbres. 

 

 

 

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