Habib El Malki a mis ses menaces à exécution. Le président de la Chambre des représentants a tapé là où cela fait le plus mal : dans le portefeuille des parlementaires absentéistes. Tous ceux qui se sont absentés plus de deux fois sans justification ont vu leurs émoluments amputés des jours d’absence correspondants. Au total, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum, 33 députés, qui totalisent 129 journées d’absence, son concernés et leur nom a été rendu public.
Bien évidemment, en coulisse, ces députés rouspètent. En vain. Car El Malki se conforme au nouveau règlement intérieur.
En réalité, ces députés «fantômes», qui se rendent à l’hémicycle selon leur convenance, doivent plutôt raser les murs et faire amende honorable. Leur souci premier doit être d’abord de représenter dignement ceux qui les ont élus. Autrement dit, d’être au service de la collectivité. C’est cela avoir le sens de la responsabilité. C’est cela incarner la fonction.
Paradoxalement, ce sont ces élus qui, aux prochaines législatives, iront quémander les voix des électeurs, en échange de promesses pompeuses.
«(…) Il faut donc rappeler avec force que l’élu, au même titre que le médecin, l’avocat, l’instituteur, le fonctionnaire, et d’autres encore, se doit de travailler chaque jour. Il devrait même travailler plus qu’eux, car il est responsable des intérêts des gens, et n’exerce pas pour son propre compte (…)» : c’est ce qu’avait affirmé le Roi dans son discours du 15 août 2015. Il semble utile de le leur rappeler de temps à autre.■
D. W