Politique Tout voir

Reprise des cours : Tout ça est tiré par les cheveux !

Reprise des cours : Tout ça est tiré par les cheveux !
 
«Tous les élèves vont regagner leurs classes lundi prochain et il n’y aura pas de prolongation des vacances scolaires». C’étaient, en substance, les propos du porte-parole du gouvernement marocain, qui précise que le ministère de l’Éducation nationale a décidé de renforcer avec vigueur toutes les mesures préventives appliquées au sein des écoles. Il ajoute également que l’interaction avec l’évolution de la situation épidémiologique à l’intérieur des écoles se fera de manière locale, à travers la coordination des responsables des établissements scolaires avec les responsables du ministère de l’Éducation nationale au niveau régional, ainsi que les autorités provinciales, conformément aux dispositions du décret-loi réglementant l’urgence sanitaire.
 
En clair, cela veut dire que, malgré la situation alarmante, on a opté pour une reprise normale des cours en avisant au cas par cas selon les données médicales et sécuritaires qui se présentent face à la situation du variant Omicron, qui touche déjà de très nombreuses personnes, faisant déjà un décès, et ce malgré toutes les précautions prises (fermeture des frontières aériennes, couvre-feu le 31 décembre…). 
 
Les autorités expliquent que suite à de nombreuses réunions sur l’état sanitaire et la situation épidémiologique actuelle, elles se sont résolues à privilégier, en toute logique, la reprise normale des cours. Elles ajoutent que : «dans le cadre des préparatifs pour la reprise des cours, après les vacances scolaires, une note a été adressée aux directeurs des établissements scolaires et aux parents d’élèves portant sur l’obligation du respect des mesures préventives, et notamment le port correct du masque et la distanciation sociale». 
Cela s’explique également par les données de la vaccination chez les jeunes. En effet, avec un taux de 85% chez les 12-17 ans, la suite de la campagne peut apporter les résultats escomptés et prémunir contre d’éventuelles complications en cas de contamination chez les enfants.
 
Avec ce bémol de taille que certains établissements scolaires ont été gravement frappés par le Covid-19, comme c’est le cas avant ces dernières vacances, où sept cas d’infection avaient été détectés au lycée Abi Darr Al Ghaffari, ce qui a provoqué une fermeture du lycée et l’adoption de l’enseignement à distance.
 
Maintenant, face à toutes ces données, la première question à poser est la suivante : il reste 15% des élèves de cette tranche d’âge qui n’ont même pas reçu leur première dose de vaccin. C’est là un risque majeur auquel il faut répondre dans l’urgence. Comment concilier la présence de ceux qui sont vaccinés et de ceux qui ne le sont pas ? Sans oublier que de très nombreux enseignants ont refusé de se faire vacciner, ce qui rend la situation pour le moins compliquée, pour ne pas dire impossible à gérer, puisque nous naviguons en plein flou, avec des élèves vaccinés et d’autres non, des professeurs vaccinés et d’autres non. Comment dénouer l’écheveau d’une telle situation ? Malin qui nous le dira. Pourtant, les autorités autorisent tout le monde à reprendre les cours, mélangeant les vaccinés et les non-vaccinés. Ce qui pousse légitimement de très nombreux parents d’élèves à se demander s’il n’y a pas de risques majeurs pour leurs enfants à fréquenter d’autres élèves et des enseignants non vaccinés ?
 
En outre, les tests anti-Covid connaissent un grand ralentissement, le tout couplé aux dissimulations des uns et des autres, qui cachent leurs symptômes tout en continuant à fréquenter les bancs de classe, jouant à la roulette russe, et exposant les autres à de graves dangers.
 
En tout état de cause, Chakib Benmoussa, le ministre de l’Éducation nationale, a répondu aux interrogations des députés que le présentiel demeure l’unique mode d’enseignement envisageable pour le moment. Le ministre a également appelé les établissements scolaires à appliquer strictement le protocole sanitaire mis en place par les autorités. Ce protocole prévoit en cas d'enregistrement de 3 cas ou plus, dans une durée d'une semaine, la fermeture de cette classe pendant 7 jours. Dans le cas où un établissement enregistre 10 cas ou plus, dans plusieurs classes, la fermeture de tout l'établissement est prononcée par la Direction générale. 
 
Ce qui revient clairement à dire que nous avançons en tâtonnant, prenant de sérieux risques en donnant dans le mélange des genres, attendant de voir sur le terrain comment la situation va se décanter et aviser au cas par cas. Ce qui est tout bonnement une solution de facilité qui tranche diamétralement avec toutes ces mesures extrêmes prises dans le pays comme la fermeture des frontières, l’annulation des vols, l’annulation de plusieurs rendez-vous culturels, de très nombreuses réunions et manifestations sous le prétexte de limiter les dégâts face à un variant intenable. Et ce, alors qu’on permet de l’autre côté la présence de milliers d’enfants dans les mêmes enceintes, dans les transports publics, dans les cours de récréation, dans des classes où ils sont parfois à plus de 30 par classe, devant les portes des écoles et autres collèges et lycées ou ils sont agglutinés par centaines.
 
 
Par Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
 
 
 

Articles qui pourraient vous intéresser

Mardi 26 Novembre 2024

ONU : Hilale élu président de la 6è Conférence pour l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient

Lundi 25 Novembre 2024

L’AMO s’invite au Conseil de gouvernement

Lundi 25 Novembre 2024

Assurances : Les primes émises en hausse de 4,8% à fin septembre

S'inscrire à la Newsletter de La Quotidienne

* indicates required