Marrakech a abrité depuis le 27 septembre 2023, la deuxième édition de la Conférence africaine sur la réduction des risques en santé.
L’évènement était organisé par le ministère de la Santé et de la Protection sociale et celui de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, en partenariat avec l’association «African Global Health».
Il a réuni, pendant trois jours, des ministres, des ambassadeurs, des experts, des scientifiques, des responsables politiques ainsi que des représentants d’ONG internationales, venus majoritairement du continent mais également d’autres coins du monde, pour travailler à l’amélioration des systèmes de santé et de sécurité alimentaire en Afrique.
Leurs échanges se sont principalement focalisés sur les défis liés à l’eau, à l’environnement et à leur incidence sur la sécurité alimentaire et sanitaire dans le continent. Mais, il leur était impossible de faire l’impasse sur les défis liés aux catastrophes naturelles, tellement les stigmates du séisme d’Al Haouz sont encore visibles. C’est sans doute pour cette raison que le tout premier panel de la conférence a été consacré à la thématique sur les «Catastrophes naturelles : réduction des risques et gestion des urgences».
L’occasion pour le Professeur Said Amzazi, ancien ministre de l’Education nationale, de présenter les dégâts causés par le séisme à l’ouverture dudit panel : «Le 8 septembre dernier à 23h11min, la terre marocaine a tremblé. Un séisme, destructeur, de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a dévasté en quelques secondes la région du Haut-Atlas, au sud de Marrakech, causant près de 3.000 morts et 5.600 blessés. Il devenait donc impossible de mettre en place cet évènement d’envergure sans consacrer un panel aux catastrophes naturelles», a-t-il affirmé. Et de poursuivre «300.000 personnes se retrouvent sans toit et quelque 60.000 maisons ont été endommagées et le tiers d’entre elles détruites, des villages entiers ont été rayés de la carte. Un désastre humanitaire qui affecte près de 100.000 enfants selon l'UNICEF, tandis que le ministère de l’Education nationale fait état de 530 établissements scolaires et 55 internats endommagés».
Devant des experts en sismologie, en médecine d’urgence, en secourisme et en prise en charge psychologique et bien d’autres domaines d’expertise, le Professeur Amzazi a ensuite mis en exergue l’énorme élan de sursaut et de solidarité national impulsé par le Souverain. «Cette catastrophe a certes fait vaciller et démoli nos murs mais a surtout révélé l’incroyable solidité d’un autre type de fondations que celles de nos maisons : nos valeurs d’humanité, d’altruisme, de patriotisme et de générosité, saluées mondialement. Une fois de plus, les Marocains ont su donner l’image de ce qu’ils sont depuis toujours : un peuple solidaire, résolument soudé autour de son Roi, capable de donner au monde entier une magistrale leçon de civisme et de générosité», a-t-il souligné.
Enfin, abordant la réactivité des autorités, Said Amzazi a déclaré qu’ «un budget global estimé à 120 milliards de dirhams sur une période de cinq ans, dans le cadre d’un programme intégré et multisectoriel, couvrant les six provinces et préfectures affectées par le tremblement de terre et leurs 4,2 millions d’habitants, sera mobilisé par le gouvernement». Ce fonds sera consacré à l’effort de reconstruction et de réhabilitation, mais aussi au désenclavement et à la mise à niveau des territoires ainsi qu’à la résorption des déficits sociaux et au développement économique et de l’emploi.
Par A.D
