Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) poursuit le suivi attentif du dossier d’un enfant victime d’un violent abus sexuel, confirmé par un examen médico-légal approfondi. À ce stade, cinq suspects ont été arrêtés et présentés ce matin devant le procureur général du Roi à El Jadida, avant d’être déférés devant le juge d’instruction.
Sous l’impulsion de sa présidente, le CNDH, ainsi que sa commission régionale à Casablanca-Settat, ont entrepris des démarches d’investigation et de contact avec le parquet et les services médicaux concernés. Des comités de suivi et de veille ont été mis en place depuis la saisine du service médico-légal d’El Jadida.
Le CNDH salue la condamnation unanime de la société face à tout acte abject commis sur un enfant et met en avant l’importance croissante des signalements de violences sexuelles. Il réitère sa demande de mettre fin à l’impunité et d’alourdir les peines contre toute personne reconnue coupable de tels crimes. Dans ce cadre, il rappelle les recommandations émises dans sa note d’octobre 2019 relative au projet de loi 10.16 modifiant le Code pénal, notamment la redéfinition du viol pour englober toutes les formes d’agression sexuelle, indépendamment du sexe de la victime ou de l’auteur, de leur relation ou de leur statut.
Le Conseil souligne également la nécessité d’un traitement médiatique responsable qui protège les droits de l’enfant, en particulier en évitant de divulguer son identité ou ses images. Il condamne fermement certains discours stigmatisants observés à l’encontre de la victime, ainsi que des propos, parfois exprimés dans un esprit de solidarité, mais qui banalisent ou minimisent la gravité des agressions sexuelles, notamment à l’égard des filles. Pour le CNDH, le viol et l’agression sexuelle doivent être appréhendés avec la même gravité, quel que soit le genre de la victime.
Le Conseil dénonce par ailleurs l’exploitation médiatique de cette affaire, citant la diffusion de vidéos d’un enfant dans une chambre médicale, abondamment relayées en ligne mais sans aucun lien avec la victime ni avec le contexte de l’agression. Il met en garde contre les narratifs qui tendent à relativiser la gravité de l’abus en fonction du nombre d’agresseurs présumés, ou qui cherchent à juger la victime sur son passé ou son comportement.
Par ce suivi, le CNDH réaffirme sa détermination à protéger les droits des enfants et à promouvoir un cadre judiciaire et sociétal qui combat avec fermeté toutes les formes de violences sexuelles.