Internet est un excellent moyen de communication mais il faut savoir tirer profit de cet outil de partage, d’échange et d’accès à la connaissance. C’est pourquoi il est important de savoir comment éviter les dangers du web et comment protéger les enfants.
Cyber harcèlement, cyber intimidation, pédophilie, radicalisation, addiction… et bien d’autres maux caractérisent le monde de la toile et d’Internet…
En effet, l’un des changements les plus marquants de cette décennie est la propagation généralisée des technologies digitales et l'utilisation des réseaux sociaux.
Cette explosion expose les enfants et les jeunes à des risques majeurs et leur sécurité est souvent menacée dans un environnement difficilement contrôlable.
Les questions relatives à la protection des enfants sont plus que jamais d’actualité. Comment garantir l'utilisation sûre et positive des technologies numériques pour les enfants et les jeunes ? Des éléments de réponse ont été apportés lors d’un webinaire riche en témoignage. Ce débat intervient à l’occasion de la Journée mondiale pour un Internet plus sûr, «Safer Internet Day», célébrée chaque année le 9 février.
L’initiative est à mettre à l’actif de Economie& Entreprises, avec d’autres partenaires notamment Facebook. Des invités de renom et de terrain ont pris part à ce débat en visioconférence, à l’image de Zoé Colpaert, responsable du développement international à Internet Watch Foundation ( IWF), Youssef Bentaleb, directeur de la Campagne nationale de lutte contre la cybercriminalité (CNLCC), Rawya Abdel Kader responsable de communication- zone MENA Facebook, et Saad Mohamed, président de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc (AUSIM).
Cette rencontre extrêmement intéressante a été modérée par Aymen Mtimet, directeur services financiers chez Deloitte Afrique.
Les intervenants ont mis l’accent sur les risques auxquels les enfants sont exposés, les réglementations qui encadrent l’utilisation de la technologie numérique des enfants, les mesures de prévention pour lutter contre les abus et l’exploitation en ligne, le rôle des différents acteurs, à savoir gouvernement, régulateur, société civile, parents, tuteurs, enseignants, ainsi que les stratégies et plateformes mises en place par les parties prenantes.
Durant le confinement, les enfants et les adolescents ont dû passer plus de temps sur le web, le risque vient toujours de l’inconnu. Qui est derrière l’écran ? Qui est mon interlocuteur et si, par exemple, ce jeu en ligne devient brusquement un prétexte pour des sollicitations qui amènent à obtenir des informations personnelles, allumer sa webcam, se rencontrer… Ce que les enfants ignorent, c’est que derrière cette fausse identité se cache un adulte. Cette pratique a un nom : le «Grooming».
Bien évidemment, des mesures ont été prises, la plus récente date d’il y a une semaine. Effectivement, le Centre marocain de recherches polytechniques et d’innovation (CMRPI) a lancé un portail en ligne pour prévenir sur la cybercriminalité. La finalité étant de protéger les internautes, en premier lieu les enfants et les jeunes des dangers du monde virtuel. Le portail a été lancé par l'Internet Watch Foundation et le CMRPI, en partenariat avec la task force de l'espace Maroc Cyberconfiance, le Conseil de l'Europe, avec le soutien important de l'Association Amane et de Facebook.
Le signalement des images et vidéos montrant des abus sexuels sur les enfants est désormais possible sur ce lien: https://report.iwf.org.uk/ma/.
Vous pouvez également signaler d'autres types de contenus et trouver des ressources éducatives très intéressantes sur l'Espace Maroc Cyberconfiance : https://cyberconfiance.ma
«Le portail du Maroc est tout neuf mais l'IWF compile des chiffres prenant en compte les 45 portails utilisés autour du monde. Nous prenons beaucoup d'indicateurs en compte, comme l’âge des enfants, le sexe, le genre et la sévérité des abus», assure Zoé Colpaert, responsable du Développement international à Internet Watch Fondation.
Et d’ajouter : «Nous avons reçu plus de 299.600 liens de signalements en 2020. 153.350 comprenaient des images ou vidéos d'abus sexuels sur les enfants, et nous parlons ici d'une image par lien ou de milliers d'images sur chacun de ces liens. Je pense que les chiffres que j'ai mentionnés sont éloquents et montrent à quel point avoir un portail est crucial alors que les gens - y compris les enfants - passent de plus en plus de temps en ligne. Les images et vidéos d'abus autoproduits ont augmenté de 77% en 2020 comparé à 2019. L'IWF a reçu 50% de signalements de plus que pendant la même période en 2019», conclut ainsi, Zoé Colpaert.
Les actions des organisations internationales et associations de la protection de l'enfance oeuvrent pour protéger les enfants et les jeunes des dangers d’Internet qui peuvent être multiples notamment le décrochage scolaire, le détachement familial, la radicalisation ou encore la dégradation de la santé mentale… Lors du webinaire, un seul mot d’ordre revenait continuellement : l’éducation !
Eduquer et communiquer, voilà les armes pour matraquer les cybers criminels, les cybers harcèlements. Il faut s’unir tous pour combattre la cyber violence à l’encontre des enfants.
Saad Mohamed, président de l’AUSIM, préconise lors de ce webinaire de travailler avec le ministère de l’Education nationale afin d’inclure dans le cursus scolaire un module d’éducation numérique et digitale pour former et sensibiliser les enfants et les jeunes aux risques du web.
Il faut donc éviter de laisser un jeune enfant seul devant l'écran, placez toujours l'ordinateur dans une pièce commune, afin de garder un œil vigilant sur ce que l’enfant fait. Encadrez l'utilisation d'Internet, à savoir le nombre d'heures autorisées par jour, applications autorisées, sites déconseillés…
Faut-il le rappeler, aucun logiciel de contrôle ne remplace la vigilance d’un parent averti. Engager un dialogue permanent avec l’enfant et effectuer des rounds d’observation de temps en temps ne fait pas de mal.
IB.Z