Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a été officiellement investi samedi pour un nouveau mandat de 5 ans, lors d’une cérémonie dans la capitale Pretoria.
Dans une allocution à cette occasion, Ramaphosa a répété les mêmes promesses de bâtir une société plus égalitaire et plus prospère, tout se disant conscient des défis que le pays doit relever.
Il a, dans ce contexte, indiqué qu’en dépit des différences et des amertumes, les Sud-africains partagent les mêmes espoirs et les mêmes aspirations.
Les défis sont réels, mais ne sont pas insurmontables, a-t-il dit, soulignant que les Sud-africains veulent voir des mesures concrètes pour bâtir un pays uni et libre.
Agé de 66 ans, Ramaphosa dirige le pays depuis la démission forcée en février 2018 de Jacob Zuma, poussé vers la sortie par le Congrès national africain (ANC), en raison de son implication présumée dans des scandales politico-financiers.
Ramaphosa a conduit l’ANC à sa sixième victoire électorale lors des élections générales, qui se sont déroulées dans le pays le 8 mai.
L’ANC, qui dirige le pays depuis 1994, a remporté le scrutin par 57,7% des suffrages.
Il s’agit de la plus faible performance du parti de l’icône Nelson Mandela depuis les premières élections multiraciales tenues dans le pays peu après la fin de l’apartheid.
Après cette victoire, Ramaphosa a été réélu, sans opposition, à la présidence, par les députés de l’Assemblée nationale, une pure formalité dans cette jeune démocratie africaine.
La cérémonie d’investiture, qui a lieu au stade de Loftus Versfeld, marque le début d’un nouveau chapitre pour ce pays qui croule sous le fardeau d’une énorme crise économique et sociale.
Ramaphosa, porteur d’un agenda de changement visant à remettre le pays sur les rails après «les années perdues» de Zuma, devra d’abord composer avec les factions rivales au sein de l’ANC, miné par la corruption et les divisions.
L’ancien syndicaliste, devenu multimillionnaire, devra également poursuivre la lutte contre la corruption, qui ronge les appareils de l’Etat et porte atteinte à l’image du pays.
Sur le plan économique, il sera appelé à redynamiser une croissance économique moribonde qui offre un terrain fertile pour l’aggravation des déficits sociaux.
Le chômage a grimpé dans le pays à 27,6% de la population active au début de 2019.
Des estimations indépendantes estiment que ce fléau touche plus de 50% des jeunes dans les zones défavorisées où vit la majorité noire.
La pauvreté frappe, quant à elle, plus de la moitié d’une population globale d’environ 58 millions d’âmes.
En 2018, l’économie a réalisé une croissance de l’ordre de 0,8% au moment où les prévisions pour 2019 n’écartent pas une éventuelle récession en raison d’une crise de l’électricité qui sape la confiance des investisseurs.