International Tout voir

Gaza : Permis de tuer !

Gaza : Permis de tuer !

Benjamin Netanyahu veut «prendre le contrôle de toute la bande de Gaza». Aux prix d’atrocités innommables et d’un décompte macabre qui se poursuit : plus de 53.000 morts, majoritairement des civils. La Défense civile gazaouie n’a plus le temps de nommer les victimes. Elle les empile. Les morgues sont pleines, les cimetières débordent et les survivants crient famine sous les bombes.

L’attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas en territoire israélien est toujours brandie comme justification ultime. Un joker sanglant qui autorise tout : les bombardements de camps de réfugiés, l’asphyxie humanitaire et le déplacement forcé de populations entières. Ce n’est plus une guerre, c’est un génocide justifié par l'impératif sécuritaire, ce mot fourretout qui légitime toutes les exactions.

Dominique de Villepin, l’ancien Premier ministre français affranchi des obligations de silence, a répété tout haut ce que beaucoup d’ONG dénoncent : ce qui se passe à Gaza ressemble à une épuration ethnique. «Après la réoccupation de Gaza, la deuxième étape sera la déportation. L'objectif politique de Benjamin Netanyahu et de son gouvernement, c'est la déportation de la population de Gaza, ce qui est la marque d'une épuration ethnique, d'un nettoyage territorial», a-t-il dénoncé sur la radio Franceinfo.

Impuissance Face à ce plan qu’Israël déroule méthodiquement et insidieusement, dans un vide juridique, diplomatique et moral absolu, la communauté internationale s’indigne, mais semble impuissante. La France tente vainement de mettre la pression sur Netanyahu et promet de reconnaître l’Etat de Palestine. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, affirme qu’«on ne peut pas laisser aux enfants de Gaza en héritage la violence et la haine. Donc, il faut que tout cela cesse et c'est pourquoi nous sommes déterminés à reconnaître l'Etat de Palestine», a-t-il déclaré sur France Inter.

Il a raison. Mais pour l’instant, ce sont surtout les bombes dont héritent les enfants de Gaza. Même le Qatar, médiateur dans ce conflit, semble jeter l’éponge suite à l'intensification de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. «Ce comportement agressif et irresponsable compromet toute chance de paix», a dit son Premier ministre, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani. Sur le terrain, Netanyahu poursuit son épopée macabre. Objectif  : désarmer Gaza, en expulser le Hamas et contrôler chaque parcelle du territoire. Officiellement, c’est pour récupérer les otages et neutraliser les «infrastructures terroristes».

En pratique, redisons-le, c’est une épuration ethnique organisée. Car, parallèlement, deux millions de Gazaouis sont délibérément affamés, alors que des «tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière, à quelques minutes de là», dénonce le DG de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Et en guise de réponse ? Une centaine de camions autorisées lundi 20 mai à entrer à Gaza pour la première fois en plus de deux mois. «Un écran de fumée», a dénoncé mercredi l'ONG Médecins sans frontières, qui précise que «l'autorisation actuelle de 100 camions par jour, alors que la situation est si critique, est tout à fait dérisoire».

Pourtant, dans une déclaration commune, 22 pays, dont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon et l'Australie, ont exigé lundi d'Israël une «reprise complète de l'aide à la bande de Gaza, immédiatement». Sans succès. Aujourd’hui, plus que jamais, il faut nommer les choses. Crûment. Ne plus parler de «bavures» et de «dommages collatéraux», mais de cibles civiles. Ne plus parler d’aide humanitaire en quantités symboliques, mais de blocus criminel. De processus d’extermination d’un peuple.

De génocide. Et si au fond ce qui se passe à Gaza est si insupportable, ce n’est pas seulement parce qu’Israël y massacre les civils. C’est également parce que cela se fait sous les yeux d’une communauté internationale passive. Presque complice. 

 

Par D.William

 

 

 

 

Articles qui pourraient vous intéresser

Jeudi 22 Mai 2025

Maroc : L’inflation s’établit à 0,7% en avril sur un an

Mercredi 21 Mai 2025

Installation de Hicham Balaoui, Président du ministère public

Mercredi 21 Mai 2025

Investissements : 191 projets approuvés pour plus de 326 Mds de DH

S'inscrire à la Newsletter de La Quotidienne

* indicates required