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Guerre en Ukraine : La crise du blé fragilise l’Afrique

Guerre en Ukraine : La crise du blé fragilise l’Afrique

La guerre en Ukraine menace sérieusement la sécurité alimentaire dans le monde. C’est l’une des conséquences directes de l’invasion russe qui frappe de plein fouet l’économie mondiale en fragilisant des régions entières, toutes dépendantes du blé ukrainien et russe. C’est le cas pour plusieurs pays africains qui se trouvent aujourd’hui face à une situation inextricable, étant confrontés à une pénurie qui menace les populations les plus défavorisées. 

En effet, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), entre 2018 et 2020, 32% du blé provenait de Russie et 12% d’Ukraine. Ces deux pays, qui se partagent près de la moitié des importations, causent aujourd’hui une profonde crise alimentaire dont les pays pauvres et émergents vont pâtir à court terme, tant les stocks sont réduits pour ne pas dire inexistants, surtout dans des pays qui dépendent grandement de l’aide internationale. «Pas moins de 25 pays africains, dont de nombreux pays peu développés, importent plus du tiers de leur blé des deux pays, et 15 d’entre eux importent plus de la moitié», précise un communiqué de la FAO. Aujourd’hui, face à cette guerre qui dure depuis plus de cinq semaines, c’est tout l’équilibre alimentaire de ces pays qui se trouve menacé. 

Une situation qui va en s’aggravant face à une guerre qui s’enlise dans la durée, provoquant des crises en chaîne, comme c’est le cas en Afrique, qui paie aujourd’hui le prix fort de l’invasion de Vladimir Poutine en Ukraine. 
Dans ce sens, pour la FAO, «le nombre mondial de personnes sous-alimentées pourrait augmenter de 8 à 13 millions de personnes en 2022/23 […] Si la guerre dure, les impacts iront bien au-delà.» 
Des prévisions alarmantes qui risquent de déstabiliser plusieurs régions dans le monde en portant un coup fatal aux économies les plus fragiles, qui vont dépendre du bon vouloir des USA et de l’Union européenne pour leur apporter l’aide d’urgence. 

Dans cette configuration, les Etats-Unis ont annoncé vouloir fournir plus de 11 milliards de dollars (soit 10 milliards d’euros) au cours des cinq prochaines années, tandis que l’UE s’est dite prête à consacrer au moins 2,5 milliards d’euros à la coopération internationale en matière de nutrition pour la période 2021-2024. Ce qui, selon les observateurs, est loin de suffire pour sauver des pays entiers d’une famine annoncée. 

Toujours dans la même optique, l’Organisation des Nations Unis (ONU) a répondu présent via son Programme alimentaire mondial (PAM), qui entend débloquer 595 millions de dollars pour faire face à l’urgence. Enfin, le Fond monétaire international (FMI) «se tient prêt à aider les pays africains à remédier aux répercussions de la guerre, et à les accompagner dans la conception et la mise en œuvre de réformes en leur prodiguant des conseils, en contribuant au développement de leurs capacités et en leur accordant des prêts», a déclaré sa Directrice générale, Kristalina Georgieva.
Quoi qu’il en soit, en attendant la mise en vigueur de ces promesses, l’Afrique se trouve encore une fois dans l’œil du cyclone.

Abdelhak Najib 
Écrivain-journaliste

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