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Les priorités budgétaires du Maroc pour 2026-2028

Les priorités budgétaires du Maroc pour 2026-2028

C’est une ministre de l’Economie et des Finances à la fois déterminée et méthodique qui s’est exprimée jeudi à Rabat devant les deux Commissions des finances du Parlement. 

Nadia Fettah a présenté les grandes lignes de la programmation budgétaire triennale 2026-2028, en insistant sur la nécessité de maintenir les équilibres macroéconomiques pour garantir le financement des grands chantiers de réforme engagés par le Royaume.

Cette programmation triennale, a-t-elle expliqué, s’inscrit dans une dynamique de développement globale, intégrée et convergente, conformément aux hautes orientations royales. 

L’ambition gouvernementale est claire : poursuivre la transformation du modèle de développement national en renforçant les piliers de l’Etat social tout en soutenant l’investissement, l’emploi et la transition énergétique.

Au cœur des priorités stratégiques, plusieurs réformes phares figurent à l’agenda : l’achèvement de la généralisation de la protection sociale, la réforme du système de santé, l’élargissement de l’accès à l’enseignement préscolaire, le soutien au programme "Ecoles de la réussite" et la poursuite du programme d’aide directe au logement.

Dans le même temps, les efforts porteront sur le déploiement accéléré des infrastructures, notamment dans les secteurs de l’eau, de l’électricité, des transports, de l’agriculture, du tourisme, des énergies renouvelables et du développement rural.

Des hypothèses macroéconomiques prudentes 

Pour construire cette programmation budgétaire sur des bases solides, le gouvernement a retenu plusieurs hypothèses macroéconomiques pour la période 2026-2028. 

Ainsi, la production céréalière est estimée à 70 millions de quintaux, le prix du baril de pétrole (Brent) à 65 dollars, celui de la tonne de butane à 500 dollars, et le taux de change du Dollar est fixé à 10,007 dirhams. Le taux d’inflation, quant à lui, est anticipé à 2%.

Sur le front de la croissance, l’Exécutif reste optimiste. Fettah a indiqué que l’économie nationale devrait maintenir sa dynamique en 2026, avec un taux de croissance de 4,5%, identique à celui prévu pour 2025. Une croissance principalement tirée par les activités non agricoles, dont la performance s’améliore depuis trois ans.

Toutefois, la ministre a tenu à nuancer cette prévision, rappelant que les perspectives demeurent dépendantes du contexte international, en particulier des évolutions économiques au sein de l’Union européenne et des effets persistants des tensions géopolitiques. 

Une mauvaise campagne agricole pourrait également contrarier ces objectifs.

Réduire le déficit et la dette 

Parmi les engagements phares figurant dans cette feuille de route triennale, la réduction progressive du déficit budgétaire occupe une place centrale. L’objectif est de ramener ce déficit à 3% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2028.

Ce resserrement budgétaire doit permettre de réduire parallèlement le taux d’endettement de 67,7% du PIB en 2024 à près de 64% à la fin de la période, contribuant ainsi à améliorer la soutenabilité de la dette publique et à reconstituer les marges budgétaires.

La Loi de Finances 2025 avait déjà tracé cette orientation, visant une réduction du déficit à 3,5% du PIB. Son exécution s’inscrit dans un contexte de vigilance et de rigueur, a souligné la ministre, mettant l’accent sur le suivi rigoureux des dépenses et la mobilisation des ressources.

Une résilience confirmée 

Par ailleurs, dans un exposé devant le Conseil de gouvernement, Fettah a également salué la capacité de résilience de l’économie marocaine. 
Malgré une conjoncture internationale incertaine, marquée par la multiplication des tensions géopolitiques et le ralentissement de l’économie mondiale, les finances publiques tiennent bon.

Cette résilience s’explique, selon elle, par les choix stratégiques du gouvernement, sa discipline budgétaire et son engagement constant en faveur de la stabilité macroéconomique. 

Elle a notamment insisté sur la continuité des investissements publics, la stimulation de l’investissement privé et la promotion de l’emploi comme leviers essentiels de soutien à l’économie nationale.

Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a confirmé lors d’un point de presse que "la croissance de 4,5% attendue en 2025 est le fruit d’une amélioration continue des activités non agricoles pour la troisième année consécutive".

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