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Pouvoir d’achat: Fettah dégaine ses chiffres

Pouvoir d’achat: Fettah dégaine ses chiffres

Le projet de Loi de Finances 2023 a presque bouclé son circuit législatif. Lundi dernier, il a été adopté à la majorité par la chambre des conseillers. Au total, 56 conseillers l’ont adopté, 11 s’y sont opposés et 6 absentions ont été enregistrées.

Selon la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, parmi les 333 amendements proposés dans le cadre de la première partie du PLF à la Chambre des conseillers, 60 ont été retenus, alors que 228 autres ont été retirés. Ainsi, plus de 57% des amendements proposés ont été ainsi acceptés et concernent, entre autres, le code général des impôts. Nadia Fettah est aussi montée au créneau pour défendre ce PLF, mais aussi la politique gouvernementale en général, dans ce contexte économique national et international délétère caractérisé par la flambée des prix. La ligne de défense n’a pas changé d’un iota.

C’est la même depuis plusieurs mois : «la préoccupation majeure du gouvernement est de préserver le pouvoir d'achat des citoyens et limiter les effets de l'inflation importée sur leur vie quotidienne». Pour appuyer cette assertion, Fettah a sorti sa calculette pour livrer un argumentaire chiffré difficilement contestable :

• La subvention des produits de base, qui a nécessité une enveloppe de quelque 40 milliards de dirhams, en 2022, se poursuivra. Les dépenses globales de soutien du gaz butane sont prévues à 22,1 Mds de DH, 9,1 Mds de DH pour le blé importé, 1,4 Md de DH pour la farine nationale de blé tendre, 1,3 Md de DH pour le sucre importé, et 3,5 Mds de DH pour le sucre raffiné.

• Le secteur du transport a bénéficié d'un appui à hauteur de 560 MDH mensuellement. Montant augmenté de 40% au titre du mois de novembre pour atteindre 710 MDH.

• 2 Mds de DH ont été alloués au secteur touristique en vue de faire face aux répercussions de la crise.

• 10 Mds de DH ont été mobilisés pour lutter contre les effets de la sécheresse, à travers des approvisionnements réguliers en aliments et la préservation de la stabilité de leurs prix.

Pour maintenir inchangés les tarifs des différents services offerts par l'ONEE, qui a été impacté par la hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux, ce dernier a bénéficié d’un soutien de 5 Mds de DH. Ainsi, le budget de l'État supporte 75 dirhams de chaque 100 dirhams, et 125 dirhams de chaque 200 dirhams payés par le citoyen dans sa facture d’électricité.

• Le coût global du dialogue social pour le secteur public s'élève à 9,2 Mds de DH. Et l'ensemble des accords issus du dialogue social devraient coûter quelque 40 Mds de DH supplémentaires pour l'année 2022.

Pour autant, les citoyens ne perçoivent pas, dans leur quotidien, l’effort budgétaire consenti par le gouvernement, dès lors qu’ils ne bénéficient pas d’une aide directe, comme l’ont fait d’ailleurs plusieurs pays à travers le monde. Avec un taux d’inflation de 8,1% en octobre sur une année glissante, le panier de la ménagère reste cher, avec une augmentation de l’indice des produits alimentaires de 13,8%.

Les prix des carburants sont aussi à des niveaux élevés (14,92 DH le litre de gasoil et 14,65 DH le litre d’essence sans plomb), malgré une légère détente observée ces derniers jours. Conséquence  : de plus en plus de voix s’élèvent pour protester contre l’érosion de leur pouvoir d’achat. Dimanche 4 décembre à Rabat, à l’appel du Front social marocain, entre 1.500 et 3.000 Marocains ont battu le pavé pour dénoncer la vie chère.

 

 

Par D. William

 

 

 

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