Hazim Jilali est désormais fixé sur son sort. L’ancien patron de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) a été condamné, lundi soir, par la Chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers près la Cour d'appel de Rabat à 2 ans de prison, dont 10 mois ferme, pour son implication dans une affaire de corruption. L’autre mis en cause, l'ancien journaliste de la première chaîne de la télévision nationale, Mustapha Labied, a écopé de 2 ans de prison, dont 6 mois ferme.
Mis en détention depuis le 4 juin dernier à la prison locale de Salé, Jilali devra donc encore rester derrière les barreaux jusqu’à début mars. Après 32 ans passés au ministère de la Santé et une décoration royale (Ouissam Al Arch de l’Ordre de Chevalier en juillet 2012), il voit ainsi sa carrière s’arrêter de bien triste manière. Qui aurait pu imaginer que celui qui a été porté à la tête de l’ANAM en 2013 ferait ce malheureux détour dans les geôles de Salé ?
On ne peut se réjouir de son sort. Mais sa trajectoire renseigne sur une chose : une décoration royale n’est pas un blanc seing qui permet de s’affranchir de l’honnêteté, de la probité et des lois de ce pays. Et à travers sa condamnation, la Justice, souvent critiquée, envoie un signal fort : personne n’est au-dessus des lois.
D’ailleurs, lundi, pour les mêmes faits de corruption, la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Rabat chargée des crimes financiers a aussi condamné un ancien président de la commune Marchouch (Khémisset), incarcéré depuis juin dernier à la prison de Salé, à 6 mois de prison ferme et à une amende de 500 dirhams.
C’est ce qu’on peut qualifier de cruel destin croisé de deux anciens responsables.■
D. W.