Le mois de novembre a été émaillé de plusieurs manifestations et autres plaintes déposées auprès de plusieurs instances européennes pour dénoncer les crimes contre l’humanité perpétrés dans les camps de Tindouf où sévit la loi de la séquestration et de la torture de la part des milices du polisario.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
À Rome, l’Association des femmes sahraouies pour la démocratie et les droits de l’Homme, basée à Las Palmas, en Espagne, a exhorté la communauté internationale, à mettre fin aux souffrances des femmes et des enfants séquestrés dans les camps de Tindouf en Algérie. Ils sont des dizaines de milliers de Marocains détenus de force dans l’un des pires camps de concentration après la deuxième guerre mondiale. Des camps financés et approvisionnés par le régime algérien, qui utilise les katibas du polisario pour mettre la pression sur le voisin marocain, dans un conflit fabriqué de toutes pièces, qui dure depuis 50 ans.
À Genève, sous l'égide de l'Observatoire international pour la paix, la démocratie et les droits de l'homme (IOPDHR), un grand nombre de militants des droits de l’Homme a adressé un appel urgent aux Nations unies pour la levée de siège et l’accès aux camps de Tindouf au sud-ouest de l’Algérie. Les activistes suisses ont décrit une zone de non-droit, avec des «militaires» hors-la-loi, qui asservissent femmes et enfants, violent et tuent en toute impunité. Le tout sous les feux des drones lancés par Alger pour mater la rébellion qui secoue les camps de Tindouf depuis plusieurs mois annonçant la fin d’un tragique drame humain qui rappelle ce que les populations gazaouies vivent sous les bombes de Tsahal.
Depuis 50 ans, les ONG internationales évoquent des milliers de victimes à Tindouf, entre meurtres, exécutions sommaires et tortures, avec des détenus qui ont passé plus de 45 ans de sévices avant de pouvoir s’enfuir et rejoindre le Maroc. C’est le cas de trois Marocains, qui ont pu retrouver leur terre, témoignant de l’horreur à ciel ouvert qui a droit de cité dans l’une des régions les plus dangereuses dans le monde. Une région inaccessible vu l’interdiction imposée par le régime algérien qui refuse de laisser des inspecteurs onusiens y entrer de peur de lever le voile sur les crimes qui se jouent à huis clos à Tindouf.
D’ailleurs, en octobre 2024, plusieurs ONG internationales se sont jointes dans une pétition adressée devant la 4ème commission de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, pour dénoncer l’enrôlement des enfants et leur embrigadement militaire dans les camps de Tindouf en Algérie. Des enfants kidnappés et souvent expédiés à l’étranger pour être formés au maniement des armes avant de revenir à Tindouf semer la terreur au milieu des populations livrées à elles-mêmes. Pour «Safety and Security Instructional», «Capitol Hill Prayer Partners», «Rescue and Relief International» et d’autres organisations internationales, la dangerosité de la situation pour ces enfants utilisés comme des boucliers humains a atteint des proportions terribles et finit par créer des enfants terroristes dont le Sahel est le terrain de jeu.
Selon Michelle Mason de l’ONG «Safety and Security Instructional Services » : « Depuis plus de quarante-neuf ans, le polisario a créé un environnement qui favorise le recrutement d’enfants soldats». La responsable européenne a également décrit Tindouf comme «un mouroir à ciel ouvert contrôlé par la milice du polisario». C’est dans ce sens que devant le Conseil des droits de l’Homme (CDH), des acteurs de la société civile et témoins de racisme et de tribalisme, ont dénoncé et exposé l’étendue du racisme systématique et l’esclavage dans les camps de Tindouf en Algérie, gérés par la milice du polisario. Ils ont appelé à une enquête internationale indépendante pour documenter les nombreuses violations des droits de l’Homme.