- Les substances chimiques toxiques sont présentes dans un grand nombre de produits de consommation. Comme démontré par de nombreuses études, les fournitures scolaires ne font pas exception.
Le compte à rebours de la rentrée scolaire 2022-2023 est lancé ! Dans quelques jours, des milliers d’élèves à travers le Royaume seront de retour sur les bancs de l’école. A présent, la ruée des parents sur les magasins à la recherche des fournitures scolaires a déjà commencé. Toutefois, la vigilance est de mise lors de ces achats, puisque de nombreuses études alertent sur la présence de substances dangereuses dans plusieurs articles scolaires.
Dans une expertise rendue publique en juillet dernier, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Anses) met en garde contre les substances chimiques toxiques contenues dans certains accessoires utilisés au quotidien par les écoliers, tels que les stylos-billes, les surligneurs, les gommes ou encore les crayons de couleurs.
Ainsi, plusieurs dizaines de substances sont pointées du doigt. Il s’agit notamment des «phtalates»; des composés chimiques considérés comme des perturbateurs endocriniens. Il est également question des «hydrocarbures aromatiques»; des molécules classées comme étant cancérigènes, ou encore des «isothiazolinones»; des agents conservateurs très allergisants et irritants pour la peau ainsi que pour le système respiratoire.
«Cela fait des années que nous alertons, notamment à travers des programmes de sensibilisation, sur la présence de substances toxiques dans les fournitures scolaires et que nous dénonçons l'absence de contrôle de ces produits», révèle Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC).
«Bon nombre de fournitures scolaires contiennent des perturbateurs endocriniens, un mélange de substance capable de troubler notre système hormonal. En cas d’ingestion, d’inhalation, ou de simple contact physique, ces produits auxquels les enfants sont exposés à longueur de journée, peuvent mettre leur santé en péril», poursuit-il.
Absence de contrôle
Pour le moment, les fournitures scolaires n’obéissent au Maroc à aucune réglementation spécifique quant à leur fabrication et leur composition. C’est pourquoi le président de la FMDC appelle à la création d’une instance dédiée au contrôle de la qualité des produits industriels. «Les articles scolaires proviennent majoritairement des pays asiatiques. Ces derniers n’ont pas le même regard que les Européens ou les Américains sur la santé du consommateur. Du coup, tout ce que nous importons de ces pays-là, présente un danger pour le consommateur marocain. Face à cette situation, l’Etat doit absolument renforcer le contrôle au niveau des ports et doit mettre en place une entité similaire à l’ONSSA, pour les produits industriels et les services. Le consommateur n’est pas en mesure de conclure si un produit contient des substances toxiques ou pas, il s'agit plutôt d'un problème de santé publique et c'est à l'Etat de nous protéger», conclut Bouazza Kherrati.
Meryem Ait Ouaanna