Promettant de belles économies d’énergie, les lampes fluocompactes, communément appelées ampoules à basse consommation, suscitent depuis plusieurs années de vifs débats. D’une durée de vie de 6.000 à 10.000 heures, contre 1.000 heures seulement pour des lampes classiques, ces lampes peu consommatrices d’électricité sont en revanche considérées comme étant dangereuses pour la santé.
En décembre 2021, l’Union européenne a validé l’interdiction définitive, à partir de 2023, de la commercialisation des lampes fluocompactes. Et pour cause, ces objets qui équipent depuis des décennies plusieurs foyers, contiennent des vapeurs de mercure, une substance toxique aussi bien pour l’humain que pour l’environnement. Si nos voisins européens ont décidé du retrait des ampoules à basse consommation contenant du mercure, au Maroc, ces produits sont toujours disponibles sur le marché.
En effet, le Maroc a signé le 6 juin 2014, la convention de Minamata, un traité international visant la protection de la santé humaine et de l’environnement des émissions et des rejets anthropiques du mercure. En signant cette convention, le Maroc s’est engagé à interdire, à l’horizon 2020, la fabrication, l’importation ainsi que l’exportation de certains produits, dont les lampes fluocompactes ainsi que les thermomètres contenant du mercure.
Si la commercialisation des thermomètres à mercure a été bannie, celle des lampes fluocompactes reste toutefois maintenue, en dépit des menaces que ces produits pourraient présenter pour la santé des consommateurs.
«Les ampoules fluocompactes sont considérées comme étant dangereuses pour la santé parce qu’elles contiennent du mercure, un des métaux lourds classés comme cancérigènes. Effectivement, le mercure est enfermé dans un tube mais si jamais la lampe se brise, cela peut engendrer des dégâts graves sur la santé. Etre en contact avec cette substance chimique risque de provoquer chez l’individu des lésions au niveau des poumons, ce qui pourrait par la suite générer un cancer», explique Bouazza Kharrati, président de la Fédération nationale des droits du consommateur.
En attendant une réglementation en la matière, Kharrati recommande aux consommateurs de n’acheter que les ampoules régies par la loi n° 24-09, relative à la sécurité des produits et des services.
Par Meryem Ait Ouaanna