* Le programme comporte le lancement d’une nouvelle génération de documents d’urbanisme.
* Il adopte une approche participative impliquant tous les intervenants dans le secteur.
Intervenant récemment à la Chambre des représentants, Fatima- Zahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, a présenté un exposé sur la vision de son département au titre de l’année 2026.
Elle a de prime abord mis en relief les différentes lacunes qui perturbent la réalisation de la stratégie de son ministère. Ainsi, elle a relevé que «les plans d’aménagements en cours actuellement ne sont pas homogènes et peu flexibles, et présentent de nombreuses contraintes pour les opérateurs du secteur.
Les documents d’urbanisme sont dépassés voire incomplets pour les grandes villes et ne peuvent faire face à un essor urbanistique incontrôlable surtout que le cadre juridique régissant le secteur accuse un coup de vieux».
Elle n’a pas manqué de noter que «la rareté du foncier destiné à la construction a aggravé la situation. L’absence de moyens de financement adéquat a impacté le développement de l’activité. Dans ce domaine, les politiques publiques s’avèrent défaillantes et n’assurent pas la complémentarité escomptée; l’aménagement territorial est inadapté aux espaces ruraux qui sont larges et diversifiés, affichant des disparités interrégionales remarquables».
El Mansouri a évoqué également «des limites en matière de gouvernance spécifique aux collectivités territoriales à caractère rural.
Elle a regretté le peu d’avancement pour améliorer les normes de qualité et de sécurité. A titre d’exemple, la ministre a cité la problématique des habitats menaçant ruine défraie la chronique.
L’effondrement d’immeubles ces derniers temps met au-devant de la scène le risque que pose ce phénomène. A cet égard, les interventions des autorités, dans le cadre de la politique de la ville, s’avèrent infructueuses.
Elle a par ailleurs souligné «l’effet néfaste d’une administration concentrée et centralisée qui est pénalisée par le manque de coordination au niveau régional entre les différents départements concernés par le secteur de l’Urbanisme. Pour l’accompagnement de l’investissement, le rapport de la ministre relate également de nombreux dysfonctionnements».
Pour remédier à cette situation, El Mansouri s’est engagée à «accélérer la production de documents d’urbanisme de nouvelle génération pour l’année 2026 avec un nouveau cadre juridique moderne et pratique et une nette amélioration de la gouvernance, ce qui permettrait de faciliter et de simplifier la procédure et la relation entre l’administration et les usagers».
Concernant ce point précis, la ministre propose la mise en service «d’un guichet unique pour accompagner les investisseurs et aussi la mise effective de la régionalisation avancée. Les nouveaux documents d’urbanisme seront un levier pour soutenir les nouveaux centres urbains émergents et serviront à la réduction des inégalités territoriales».
La nouvelle politique d’intervention de son département mettra à profit l’implication du secteur privé dans tous les programmes lancés, en conformité avec les autres stratégies sectorielles.
La réhabilitation urbaine se fera en préservant l’aspect architectural des villes marocaines et le renforcement de la sécurité à travers un accompagnement technique adéquat pour cerner le phénomène de l’habitat menaçant ruine.
Adoptant une nouvelle approche plus efficace impliquant tous les intervenants, El Mansouri ambitionne, pour la vision 2026, de consolider le développement régional selon les spécificités locales. L’aménagement territorial sera adopté selon une nouvelle conception, qui assure une consolidation de la résilience et la durabilité.
La nouvelle stratégie aspire également à atteindre un équilibre entre les régions et lancer un programme de développement sur-mesure pour les villes dites intermédiaires.
Dans cette optique, 71 métropoles ont été identifiées, qui concentrent 36,6% de la population urbaine du Royaume.
Par ailleurs, le ministère de l’Aménagement du territoire veut créer un référentiel dont le but est d’évaluer et de suivre l’attractivité des territoires.
Charaf Jaidani