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Chaque jour apporte son lot de nouvelles du front de guerre, montrant à quel point la Russie s’embourbe dans un territoire ukrainien ravagé, et sans avancer d’un iota dans le projet russe d’occuper le maximum de territoires ukrainiens.

Ce qui fait que pour tous les observateurs, deux ans après le début de la guerre en Ukraine, il n'y a aucune raison de croire qu'elle se terminera bientôt. Pire, tous les indicateurs montrent que ce conflit peut durer de longues années, allant même jusqu’à entraîner d’autres pays dans cette guerre qui risque à long terme d’enflammer toute l’Europe.

Surtout que 24 mois après l’éclatement des hostilités, ni l'Ukraine, ni la Russie, ni les principaux alliés de l'un ou l'autre camp ne voient de raison de conclure un accord de paix.

Celui-ci est même exclu parce qu’aucun dialogue ne peut être établi ni avec Kiev, ni avec l’OTAN, encore moins avec Washington, ennemi numéro 1 de Moscou qui l’accuse ouvertement de financer l’armée ukrainienne pour affaiblir l’armée rouge.

Quant à l’Union européenne, c’est un dialogue de sourds qui a eu lieu entre les deux parties, avant de céder la place à une rupture consommée des deux côtés et sans aucun signe de détente à l’horizon.

Sur un autre plan, Kiev revient à chaque fois sur le fait que ses frontières internationalement reconnues doivent être rétablies et qu'elle chassera les troupes russes, avant d’envisager un cessez-le-feu.

Alors que la position de Moscou reste que l'Ukraine n'est pas un pays à part entière et que les forces russes poursuivront leur action jusqu'à ce qu'elles atteignent leurs objectifs, tels que définis par le président Vladimir Poutine.

Face à cette volonté d’aller au bout de la guerre, au cours des deux dernières années, les alliés de l'Ukraine lui ont envoyé d'énormes quantités d'aide militaire, financière et humanitaire,  avec près de 92 milliards de dollars provenant des institutions de l'Union européenne et 73 milliards de dollars provenant des États-Unis d'ici janvier 2024, selon l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale.

Des chiffres qui montrent à quel point ce conflit est budgétivore, sans garantir aucun résultat ni d’un côté, ni de l’autre.

Pourtant, les alliés de l’Ukraine ne lésinent pas sur les moyens.  Au sein de l'UE, un programme d'aide de 54 milliards de dollars a été approuvé en février 2024, après de nombreuses discussions et négociations, notamment avec la Hongrie, dont le Premier ministre, Victor Orban, est un allié de Poutine ouvertement opposé au soutien de l'Ukraine.

D’un autre côté, l'UE est en passe de ne livrer qu'environ la moitié du million d'obus d'artillerie qu'elle avait prévu de fournir à Kiev d'ici à la fin mars 2024.

Autrement dit, tous les camps se sont rendus aux évidences : cette guerre va durer très longtemps, au moins tant que le chef du Kremlin est à la tête de la Russie, ce qui semble acté, au moins jusqu’en 2030, voire au-delà jusqu’en 2036, tel que la Constitution russe le stipule.

Dans cette configuration, le scénario le plus probable est celui d'une guerre d'usure, avec de lourdes pertes dans les deux camps et une Ukraine qui continuerait à dépendre des livraisons d'armes de ses alliés, qui commencent déjà à afficher des signes de lassitude face à des dépenses de plus en plus engageantes.

Le deuxième scénario le plus probable comprend une escalade potentielle des conflits dans d'autres régions du monde, comme le Moyen-Orient, la Chine-Taïwan et les Balkans, la Russie cherchant à attiser les tensions. Ce qui laisse entrevoir le spectre d’un conflit mondial programmé.