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L'Espagne espère 45 millions de touristes en 2021 et le retour des Britanniques

L'Espagne espère 45 millions de touristes en 2021 et le retour des Britanniques

 

L'Espagne espère attirer cette année environ 45 millions de touristes étrangers, moitié moins qu'avant la pandémie, avec un défi de taille: le retour des Britanniques, premier contingent de visiteurs du pays.


"L'Espagne est prête à se rouvrir très bientôt au monde entier", a affirmé la ministre du Tourisme, Reyes Maroto, lors du lancement de la campagne de promotion touristique estivale.

En 2019, l'Espagne avait accueilli 83,5 millions de touristes étrangers, se classant deuxième destination touristique mondiale après la France.

Mais en 2020, la pandémie de Covid-19 a fait s'effondrer les arrivées de 77%. Et entre janvier et mars 2021, seul 1,2 million de visiteurs étrangers sont entrés en Espagne, alors que les restrictions sanitaires avaient été durcies face à la troisième vague de la pandémie, qui a fait au total plus de 79.000 morts dans le pays.

Dans ce contexte, "c'est une prévision prudente, réaliste, que de récupérer la moitié des touristes internationaux que nous avions reçus en 2019", a estimé Reyes Maroto.

L'Espagne va surtout chercher à séduire les Européens, qui représentaient plus de 65% des visiteurs en 2019.

Parmi eux, beaucoup de Français et d'Allemands, mais surtout des Britanniques, qui représentaient avant la pandémie le premier contingent de visiteurs étrangers, avec 18 millions de touristes en 2019.

Leur retour sur les plages de la Costa del Sol, entre autres, est crucial pour un pays qui tirait 12% de son PIB du tourisme avant la pandémie.

Mais alors que la Grèce, grande concurrente, voit bondir les réservations depuis sa décision mi-avril d'ouvrir ses frontières aux personnes vaccinées, l'Espagne ne veut pas se précipiter.

"Ce n'est pas une course (...) Il n'y aura pas de reprise du tourisme si nous ne donnons pas une sensation de sécurité. Nous devons être responsables", a expliqué Mme Maroto, qui mise avant tout sur le pass sanitaire européen qui doit entrer en vigueur en juin.

Concernant le Royaume-Uni, "nous travaillons par étapes. La première étape est évidemment d'accélérer l'effort de vaccination en Espagne", a déclaré mercredi matin la cheffe de la diplomatie espagnole, Arantxa González Laya, à la BBC.

Environ 30% de la population espagnole a déjà reçu une dose de vaccin et 13% les deux injections, selon les derniers chiffres officiels.

Ensuite, une révision des restrictions d'entrée dans l'Union européenne, prévue le 20 mai, pourrait permettre à l'Espagne d'accueillir de nouveau des Britanniques, qui n'ont pour l'instant pas le droit d'effectuer des visites non-essentielles à l'intérieur de l'UE.

Dernier obstacle à surmonter: faire entrer l'Espagne dans la "liste verte" des destinations considérées comme sûres par Londres sur le plan sanitaire. Un point crucial alors que les Britanniques doivent, pour l'instant, observer une quarantaine de dix jours au retour d'Espagne, un facteur très dissuasif.

Madrid tente donc de convaincre Londres de classer en vert certaines régions espagnoles où l'incidence du virus est équivalente à celle du Royaume-Uni, comme les îles Baléares et l'archipel des Canaries, ainsi que la région de Valence, a précisé Mme Gonzalez Laya, évoquant de "bonnes" discussions".

En pleine offensive diplomatico-touristique, les deux ministres socialistes ont condamné l'attitude de la présidente de la région de Madrid, Isabel Díaz Ayuso (droite), fraîchement réélue après une campagne axée sur la "liberté" dont bénéficient les habitants de la région-capitale, dont les bars, musées, restaurants et théâtres sont restés ouverts sans interruption depuis juin 2020.

Pour obtenir les faveurs de Londres, "nous avons besoin de faire baisser l'incidence et toutes les régions doivent aider", a lancé Mme Maroto.

La ministre du Tourisme a, par ailleurs, défendu le choix de ne pas vacciner en priorité les professionnels du tourisme, comme le demande le secteur, estimant que l'âge des vaccinés restait le critère le plus important en raison des ravages du virus chez les plus âgés.

Elle a également exclu le remboursement des tests PCR souvent demandés aux touristes à leur retour chez eux, dont le prix tourne autour de 100 euros en Espagne.

(AFP)

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