La candidature de Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, pour un 5ème mandat présidentiel, a visiblement du mal à être acceptée au sein de l’opinion publique algérienne.
Ces derniers jours, les manifestations se multiplient à travers toute l’Algérie pour dénoncer «un cinquième mandat de la honte», dans un pays où l’élite politique s’agrippe au pouvoir et semble allergique au changement.
La grogne a même traversé les frontières du pays.
A Paris, la diaspora algérienne s’est également mobilisée dimanche, avec un mot d’ordre : «encourager l'union de tous les citoyens et forces patriotiques pour faire échec à la mascarade de la candidature d'un homme qui n'a pas parlé à son peuple depuis 2013».
Le changement, c’est ce que réclame le peuple, qui ne veut plus du «système Bouteflika» en place depuis deux décennies, avec en toile de fond une crise économique et sociale très profonde.
En descendant dans la rue, il exprime ainsi son ras-le-bol face à un système qui a montré ses limites et qu’il estime «mortifère» pour l’avenir du pays.
Aujourd’hui, ces caciques qui veulent coûte que coûte maintenir un Bouteflika très affaibli et très malade au pouvoir, devraient faire preuve de lucidité politique. Avant que cela ne dégénère.
L’histoire récente des développements politiques dans le monde arabe nous a enseigné en effet qu’il est dangereux de minimiser, voire de snober la colère de la rue.■