L'armée française a restitué jeudi ses deux dernières installations militaires au Sénégal, mettant ainsi fin à sa présence dans ce pays de l'Afrique de l'ouest.
La cérémonie de restitution du camp Geille, plus grande installation militaire française au Sénégal, et de l'escale aéronautique militaire française à l'aéroport de la capitale, a eu lieu entre le chef d'état-major des armées du Sénégal, le général Mbaye Cissé, et le général Pascal Ianni, à la tête du commandement de l'armée française pour l'Afrique.
Pour le chef d'état-major des armées du Sénégal, cette cérémonie marque "un tournant important dans le riche et long parcours militaire entre les deux pays", souhaitant aux deux armées une "coopération forte et vivante, au service de la stabilité, de la paix et du développement de nos pays respectifs".
De son côté, le général Pascal Ianni a relevé "la relation si spéciale et essentielle pour les pays de la région" entre les armées française et sénégalaise, et s'est dit "fier du devoir accompli".
"Nous devons réinventer nos partenariats dans une Afrique dynamique dont la jeunesse porte beaucoup d'espoir, et cela passe par une vraie transformation de notre approche à l'égard des pays africains et de nos partenaires africains. Nous devons agir différemment et nous n'avons plus besoin de bases permanentes pour cela", a-t-il déclaré.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, avait annoncé la fin, en 2025, de toute présence militaire française et étrangère sur le sol sénégalais, assurant qu'il ne s'agissait pas d'un acte de "rupture", mais plutôt d'un "partenariat rénové".
La restitution des deux dernières installations militaires marque la fin officielle des Eléments Français au Sénégal (EFS), qui comprenaient environ 350 militaires français ayant pour mission principale de conduire des activités de partenariat militaire opérationnel avec les forces armées sénégalaises.
Dans cette perspective, l'armée française avait annoncé le licenciement de l'ensemble de son personnel sénégalais à partir du 1er juillet 2025.
Les emprises militaires françaises à Dakar et dans sa périphérie employaient directement 162 personnels, et faisaient travailler entre 400 et 500 personnes au total via l'intermédiaire d'entreprises sous-traitantes.
La cérémonie de jeudi marque aussi la fin de la présence permanente de l'armée française en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale.
Depuis 2022, l'armée française a mis fin à sa présence permanente au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, en Côte d'Ivoire et au Gabon, où la base française s'est muée en "camp partagé" gabono-français axé sur la formation.
