La secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, a insisté, lundi à Rome, sur l’impératif d’inscrire le défi climatique dans l’agenda de l’action internationale commune, tout en appelant à œuvrer pour transformer ce défi en opportunité de développement.
Dans son mot à l’occasion de la table-ronde organisée lors de l’inauguration du Centre africain pour le climat et le développement durable, elle a encore une fois affirmé la nécessité d’agir pour la lutte contre le changement climatique. Et ce, tout en rappelant :
- l’adoption, lors de la COP 24, du paquet de décisions qui va permettre de renforcer les efforts des pays dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris et de rehausser le niveau d’ambition mondiale face à la crise climatique;
- mais également le rapport spécial du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) sur les impacts d’un réchauffement global de 1,5ºC qui interpelle sur l’urgence d’agir et trace les voies à suivre pour éviter l’irréparable et préserver la planète pour les générations futures
Encore plus, l’Afrique se trouve plus menacée : chute de la disponibilité alimentaire au Sahel, en Afrique australe et en Méditerranée, risques liés à l'eau, l’énergie et à la sécurité alimentaire, et qui pourraient se combiner dans le temps et dans l’espace et exacerber les vulnérabilités actuelles, et par là, affecter l’économie, la sécurité et la stabilité sur notre continent.
Pour ce qui est du Maroc, les communications nationales ont montré que le changement climatique est présent et la vulnérabilité du Royaume est croissante et se manifeste, entre autres par, par un réchauffement moyen global sur tout le territoire, estimé autour de 1°C, une variabilité temporelle et spatiale des précipitations marquée par une baisse significative oscillant entre 3% et 30% selon les régions et une accélération des phénomènes extrêmes (notamment les sécheresses et les inondations).
De nombreuses études prospectives indiquent que le climat va devenir de plus en plus aride et l’agriculture est déjà affectée (des réductions de rendement des céréales pouvant aller de 110% d’une année normale jusqu’à moins 60 % en une année sèche).
C’est pourquoi, ajoute El Ouafi, le Maroc a pris un ensemble de mesures d’adaptation et d’atténuation et a créé par ailleurs, et avec l’appui de la Coopération Allemande (GIZ), le Centre de compétences en changements climatiques 4C Maroc afin de mobiliser tous les partenaires.
Le 4 C Maroc a pour mission le renforcement des capacités des acteurs régionaux et locaux, en lien avec la prise en compte des changements climatiques dans toutes les politiques de développement.
Il est à rappeler que la séance d’ouverture de cette table-ronde a connu la participation du chef du Conseil des ministres italien Giuseppe Conte, du ministre italien de l’Environnement et d’éminentes personnalités.■