Les citoyens marocains y sont maintenant habitués : les week-ends sont désormais réservés aux clashs entre membres du gouvernement.
Dès qu’un leader de parti se retrouve au milieu des siens, il décoche ses flèches.
Le week-end dernier, c’est le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, qui s’est collé à cet exercice devenu une marque de fabrique de la coalition gouvernementale.
En meeting à Dakhla samedi 23 février, en marge d’une réunion du bureau politique du RNI, le ministre de l’Agriculture s’en est vertement pris à son «allié» au sein du gouvernement, le Parti de la justice et du développement (PJD).
Devant pas moins de 4.000 militants à l’écoute, Akhannouch a notamment déclaré que tout ce qui a été entrepris sur le registre social ces dernières années, notamment pour aider les populations démunies, est exclusivement l’œuvre du Roi.
Autrement dit, le Souverain a donné ses instructions et le gouvernement a exécuté.
Le PJD, avec à sa tête le chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani, ne peut donc en aucun cas revendiquer la paternité des avancées réalisées sur le plan social par le Maroc, sous-entend-il.
Cette sortie de Akhannouch amène forcément à s’interroger sur le sens du vote et sur l’utilité d’avoir un gouvernement issu des urnes.
Si le gouvernement marocain se contente juste d’exécuter sans prendre aucune initiative, autant faire alors l’économie d’organiser des élections législatives coûteuses pour le contribuable et laisser le Roi désigner les bonnes compétences pour le faire le job.
Certains diront certes que ce n’est pas l’expression de la démocratie populaire, mais il y aura au moins une certitude : le boulot sera bien fait et les citoyens seront épargnés de ces querelles politiciennes hebdomadaires entre responsables censés travailler main dans la main pour le bien de la collectivité.■