L’Algérie a une nouvelle fois convoqué l’ambassadeur de France à Alger. Motif officiel ? Une crispation autour des manœuvres militaires franco-marocaines prévues en septembre 2025, baptisées «Chergui 2025».
Selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères daté du 6 mars, ces exercices, qui doivent se tenir à Errachidia, à 70 km de la frontière algérienne, seraient une «provocation».
Le secrétaire général du ministère, Lounès Magramane, a fait part à Stéphane Romatet, ambassadeur de France, de l’hostilité d’Alger face à ces manœuvres, exigeant des «clarifications». Une réaction qui interroge : cet exercice a lieu chaque année au même endroit, sans n’avoir jamais suscité la moindre protestation.
Errachidia sous embargo militaire ?
Faut-il désormais comprendre que, selon Alger, Errachidia n’aurait plus le droit d’accueillir des exercices militaires sur son sol ? L’argument est d’autant plus absurde que l’armée algérienne organise régulièrement des manœuvres à Tindouf, à moins de 50 km de la frontière marocaine, sans que cela ne dérange personne. Deux poids, deux mesures ? Sans aucun doute.
Paris, cible secondaire d’une crise bilatérale
Force est de reconnaitre que le vrai enjeu ici n’est pas cet exercice militaire, mais plutôt les relations franco-marocaines. En effet, depuis plusieurs mois, Paris resserre les liens avec Rabat, et à Alger, on le digère mal. Et pour marquer le coup, on convoque, on dramatise et on rappelle à la France qu’elle doit ménager ses «amis» algériens.
En réalité, cette crise démontre un malaise plus profond. L’Algérie voit d’un très mauvais œil le renforcement des relations militaires entre la France et le Maroc. Elle multiplie donc les gesticulations en tentant de faire pression sur Paris. Mais à force de dénoncer des «provocations» imaginaires, elle finira par exposer son propre isolement.