Le vent de frayeur qui a soufflé dans le camp Bongo, ce lundi matin, n’a duré que quelques heures.
Les militaires se réclamant de la garde républicaine et qui avaient pris le contrôle de la radio d’Etat ont été arrêtés.
Selon les autorités gabonaises, les instigateurs de ce mouvement de mutinerie étaient une dizaine de militaires, dont deux ont été tués, cinq autres arrêtés et un dernier activement recherché.
Si la situation est désormais «sous contrôle», comme l’a annoncé le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Guy-Bertrand Mapangou, ce coup d’Etat avorté renseigne sur une chose : les Gabonais n’ont pas envie de plonger leur pays dans un chaos programmé, voire un bain de sang inévitable.
Car la situation aurait en effet été autre s’ils avaient adhéré au message de ces mutins appelant le peuple au «soulèvement» et à descendre dans la rue, et ce alors même que le président Ali Bongo est en convalescence au Maroc.
Il faut dire que le pays traîne encore les séquelles des troubles survenues au-lendemain des élections présidentielles de 2016 et qui avaient fait plusieurs morts.
Avec ce putsch qui a fait pschitt, les Gabonais ont donc montré leur rejet catégorique de la prise du pouvoir par les armes. De façon inconstitutionnelle. Ce serait ouvrir la boîte de Pandore.
Et un pays ne saurait se développer s’il est pris dans les filets de l’instabilité et des chouanneries meurtrières.
Plus globalement, l’Afrique d’aujourd’hui n’a pas de besoin de ça. Et ses peuples sont assez mûrs pour choisir démocratiquement ceux qui doivent les gouverner.■