Le gouvernement du Koweït a démissionné mardi, trois mois après avoir prêté serment, dans un contexte de nouvelles tensions politiques dans un pays souvent troublé par des députés qui défient les membres du gouvernement, y compris ceux appartenant à la famille royale des Al-Sabah.
Le Premier ministre, Sabah Khaled al-Sabah, a remis la lettre de démission de son gouvernement au prince héritier, Mechal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, rapporte l'agence de presse officielle Kuna.
La démission du gouvernement survient à la veille d'un vote au Parlement sur une lettre de non-coopération, présentée par 10 députés contre le Premier ministre.
Il a été accusé à l'occasion d'une procédure d'interrogation la semaine dernière de pratiques "inconstitutionnelles", notamment de corruption.
Fin décembre, le Koweït avait formé son quatrième gouvernement en deux ans, dans un contexte de crises politiques sans fin.
En février, les ministres de la Défense et de l'Intérieur, membres de la famille régnante, ont démissionné en invoquant un "abus" de pouvoir de la part des députés, avec des procédures d'interrogation trop fréquentes et prolongées, bien qu'elles soient un "droit constitutionnel".
Ils ont démissionné après une séance d'interrogation visant le ministre des Affaires étrangères, cheikh Ahmed Nasser al-Mohammed Al-Sabah, également membre de la famille régnante, sur des soupçons de corruption et d'abus de fonds publics.
La famille régnante des Al-Sabah garde largement les leviers du pouvoir, y compris au sein même du gouvernement, en dépit des nombreux soubresauts politiques provoqués par les parlementaires.
AFP