Le Maroc et l’Espagne traversent actuellement une crise ouverte que les responsables ibériques ont choisi d’aggraver, en enchaînant les bourdes, pour le moins inamicales, les faux-semblants et les ambiguïtés.
Voici dix clés pour comprendre l’actuelle crise entre les deux pays :
-Le choix délibéré de l’Espagne d’accueillir le chef des milices séparatistes du polisario, le dénommé Brahim Ghali, poursuivi pour meurtre, torture, viol, actes de terrorisme, utilisation d’enfants soldats et d’autres crimes et violations graves des droits de l’Homme.
-Le délit de faux et usage de faux est clairement établi dans cette affaire. Le dénommé Brahim Ghali est entré en Espagne sous une fausse identité algérienne (Mohamed Benbatouch) et avec des papiers falsifiés pour échapper à la justice espagnole.
-L’Espagne n’a pas pris la peine d’informer le Maroc de l’entrée sur son territoire du dénommé Brahim Ghali, portant un coup dur aux relations de bon voisinage et d’amitié et à l’esprit de partenariat “stratégique” censé lier les deux pays.
-L’Espagne a fait le choix délibéré de la connivence claire avec un régime militaire algérien finissant, dont les tentatives de créer des troubles dans les relations maroco-espagnoles ne se font pas rares.
- En accueillant un repris de justice notoire, l’Espagne fait preuve de déni des droits des victimes des graves violations commises par le dénommé Brahim Ghali. L’application de la loi et la préservation des droits des victimes ne sauraient, pourtant, se faire sur la base de deux poids deux mesures, ni souffrir d’aucun double standard.
-Le silence complice des autorités espagnoles sur une affaire aussi grave que celle de l’accueil d’un criminel de guerre interpelle au plus haut point. Une complicité qui ne cesse de soulever la stupéfaction, l’inquiétude et l’indignation des forces vives des deux rives de la Méditerranée.
-L’attitude du gouvernement espagnol actuel porte atteinte à une alliance stratégique et à une coopération multidimensionnelle avec le Maroc. Un comportement incompréhensible et regrettable qui met à mal un partenariat bâti sur de longues années.
-Fort de ses nombreux acquis et de son statut en tant que partenaire fiable, le Maroc refuse de jouer le rôle de gendarme de l’Europe pour le contrôle de l’immigration clandestine. Le Royaume, qui est devenu un pays d’accueil, a choisi souverainement de mettre en place une politique migratoire volontariste et à visage humain.
-Le Maroc, dont les efforts sont reconnus par la communauté internationale et l’ONU pour le règlement du dossier du Sahara, a le droit de demander à ses partenaires de clarifier leurs positions. Le temps n’est plus à l’ambiguïté, à l’ambivalence et au double-jeu.
-La reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara a mis dans une position difficile certains partenaires du Royaume appelés à trancher leurs positions, à faire leur examen de conscience et à aller dans le sens de l’histoire.