Depuis le pic du 5 août avec les 12.000 cas de contaminations enregistrés, le nombre de nouveaux cas de Covid-19 au Maroc est en baisse. La moyenne à 7 jours s'est inversée, confirmant l’amélioration relative de la situation sanitaire. Le nombre de cas actifs est repassé sous la barre des 70.000 cette semaine. C’est rassurant, disent certains. Mais ces indicateurs en amélioration sont encore mitigés par les décès quotidiens dont la courbe s'aplatit sur un haut plateau, à quelques jours d'une rentrée des plus incertaines.
Alors que la classe politique est obnubilée par la campagne électorale, piquée aux slogans crus et shootée aux promesses irréalistes, les Marocains ont, eux, les yeux rivés sur le mois de septembre pour une toute autre raison : La rentrée scolaire. Une rentrée qui sera perturbée plus que jamais pour les parents d'élèves, qui ont relégué le débat électoral au rang de sujet tertiaire. D'aucuns craignent que le retour à l'école provoquerait une recrudescence de la pandémie. A cela, s'ajoutent les antivax, heureusement, peu nombreux et peu visibles dans notre pays. Plusieurs voix s'élèvent pour exprimer leur inquiétude sur une école hybride ou, pire, en distanciel, bien que la tutelle ait voulu rassurer à ce sujet en affirmant que tout sera fait pour garantir les conditions d’une rentrée en présentiel alors que le calendrier de vaccination pour les 12-17 ans vient tout juste d'être dévoilé.
À propos de la situation sanitaire, certains éléments sont rassurants. Il suffit de regarder les courbes de la pandémie. On y remarque bien que la nouvelle vague de contaminations, essentiellement due au variant Delta, s’est retournée à la baisse après le 5 août où on assiste à une baisse de 50%. La moyenne mobile glissante à 7 jours est, quant à elle, passée de 9.630 cas le 9 août à 6.420 le 26 août. Le nombre de cas actifs est également repassé à moins de 70.000 cas pour la première fois depuis le début du mois.
Ces chiffres soulagent mais dans les hôpitaux, la situation s'améliore timidement.
Par contre, on dénombre encore malheureusement 2.516 cas sévères, ce qui reste historiquement élevé bien que le taux de remplissage des lits Covid ne dépasse pas 50%. Dans les services de réanimation des grandes villes, la tension ne baisse pas encore. Nous avons, en effet, vécu trois semaines meurtrières à un rythme moyen de 100 décès par jour. Certes, le taux de létalité est faible par rapport à la première vague mais il demeure stable depuis deux semaines. À noter que ce niveau reste sur un haut plateau qui fait que les Marocains perdent encore beaucoup trop de personnes qui leur sont chères. La pandémie reste le principal fléau du moment. A titre de comparaison, les accidents de la route ont provoqué 15 décès sur toute la semaine dernière, malgré des routes bondées en pleine saison estivale.
Les optimistes ont le droit de voir le verre à moitié plein. Car les chiffres de la contamination s'améliorent. Mais le nombre des décès nous contraint à rester vigilants. Le virus est toujours là et le retour des vacanciers dans les grandes villes pourrait le raviver de nouveau et d’une manière encore plus agressive. Se faire vacciner, s'interdire l'automédication, se faire tester dès les premiers symptômes et s’isoler... voici ce qui inverserait la courbe de mortalité qui a marqué cet été 2021.