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Santé: La prescription Akhannouch

Santé: La prescription Akhannouch

Le système de santé va se refaire une santé. C’est en tout cas la promesse faite par le chef du gouvernement. Devant les parlementaires, Aziz Akhannouch a dévoilé une feuille de route ambitieuse qui devrait, tout au moins, permettre de relever qualitativement le système de santé du Maroc. Car le diagnostic est sans appel : ce secteur souffre de trop nombreux dysfonctionnements, qui ont d’ailleurs été davantage mis à nu avec la pandémie liée à la Covid-19.

Financement insuffisant, malgré un budget de 23,5 Mds de DH au titre de la Loi de Finances 2022, faiblesse de l’offre de soins, pénurie en ressources humaines, problèmes de gouvernance…, ses maux sont connus. C’est pourquoi le gouvernement, dans sa volonté de réforme, a ratissé large, avec notamment la création d’une haute Autorité de la santé chargée de la régulation de la couverture médicale obligatoire et de l'évaluation de l'efficacité des prestations dispensées par les différents intervenants des secteurs public et privé et la création de l'Agence nationale des médicaments et des produits de santé, qui sera dotée de l'autonomie financière et administrative.

A cela s’ajoutent la mise en place de l'Agence marocaine du sang dans les plus brefs délais afin de réaliser l'autosuffisance en produits sanguins, la réhabilitation des structures sanitaires à travers la construction d’un Centre hospitalier universitaire (CHU) dans chaque région et la mise à niveau de 1.400 centres de santé de proximité au cours des 18 prochains mois… Mais le volet le plus important de cette réforme profonde du système sanitaire concerne sans aucun doute le plan élaboré pour faire face au déficit de ressources humaines.

Opérationnel à partir de l’année scolaire 2022-2023, il prévoit d’augmenter de 20% le nombre d’étudiants inscrits dans les facultés de médecine et de pharmacie publiques et privées et de multiplier ce chiffre par deux à la fin de cette législature. A l’horizon 2025-2026, il s’agira de dépasser le taux d’encadrement de 23 cadres médicaux et paramédicaux pour 10.000 habitants, comme minimum fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour répondre aux besoins de la population.

Et d’atteindre les objectifs chiffrés du nouveau modèle de développement à l’horizon 2035, soit 45 cadres pour 10.000 habitants. Cette «prescription médicale» sera-t-elle cependant suffisante pour avoir un système de santé à la hauteur des ambitions de développement du Royaume ? C’est à voir. Commençons d’abord par traduire concrètement cette réforme. Qui, au demeurant, reste urgente, eu égard aux besoins du pays, mais compte tenu surtout d’un environnement où les systèmes de santé sont de plus en plus appelés à être sous pression au vu de la multiplication annoncée des pandémies. 

 

 

Par D. William

 

 

 

 

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